Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

27 décembre 2013

Article de Ouest-France sur les concerts en Chine (14/11/1981)

1981,chine,shanghai,pékin,charlotte rampling,jean michel jarre


Donner une série de concerts de musique électronique, dans une Chine qui, dix ans durant, sous le règne culturel de Mao, avait vécu au rythme lancinant des sept seuls opéras tolérés par la censure, tenait de la gageure. C’est pourtant le pari qu’a gagné fin octobre Jean-Michel Jarre avec ses lasers et ses synthétiseurs : cinq concerts, cent vingt-cinq mille spectateurs, une curiosité et un enthousiasme sans bornes.

"Cela été une oeuvre de longue haleine", raconte J.-M. Jarre. "Tout avait commencé avec les fêtes du 14 Juillet que j’avais animées en 1979, place de Ia Concorde. Les Chinois furent intéressés : c’était l’époque de leurs quatre grandes modernisations. Suivirent pour moi trois voyages à Pékin où je parlai de ma musique et expliquai mes instruments. Lors de ma première visite, je laissai d’ailleurs quelques uns de ces instruments sur place : il n’y avait à l’époque que deux pianos dans tout Pékln… "

La préparation fut longue et difficile. Et d’abord la préparation "idéologique" ; un tel spectacle était-il montrable ? Pouvait-on présenter à un "public vierge" une musique aussi nouvelle, alors que la Chine avait refusé d’accueillir les ballets classiques, la peinture contemporaine américaine ou les Rolling Stones ? Finalement, les Chinois se décidèrent à lancer l’invitation officielle tant attendue, partant du principe que les synthétiseurs, parfaitement nouveaux, ne pouvaient être "décadents" et qu’un Jean-Michel Jarre, à tout prendre, était sans doute moins "bourgeois" qu’un Beethoven… Restait la préparation technique. Elle dut beaucoup à I’improvlsation ; seize tonnes de matériel et soixante personnes. cela ne se manie pas comme un quintette, même lorsqu’on loge à deux par chambre. Les Chinois avaient en outre tenu à ce que les musiciens français et un orchestre traditionnel chinois interprètent ensemble une vieille mélodie folklorique. Jean-Michel Jarre avait donc dû répéter à Paris, enregistrer sur cassette puis envoyer à Pékin ladite cassette. Les Chinois, sur cette base, enregistrèrent à leur tour, avant d’envoyer à Paris une nouvelle cassette. Et ainsi de suite…

Fin octobre, ce fut enfin, à Pékin, la première. "Avec tous ses impondérables. On avait bien prévu l’électricité", se souvient Jean-Michel Jarre. "Mais les câbles s’arrêtaient dans le coulolr. Pour trouver les deux cents mètres manquant, II fallut faire venir des cables spéciaux du centre de la Chine: deux jours et demi d’attente… A Shanghai, ce fut pire encore: pour fournir au stade l’électricité nécessaire, ou prolonger dans I’obscurité un quartier entier de la ville…" Et puis, poursuit J.-M. Jarre, "Il fallait tenir compte à Pékln du fait que le dernier autobus est à 9 h 15 et que les officiels exigeaient un entracte pour aller faire pipi…" Le succès remporté fit vite oublier toutes ces petites difficultés. Et cela bien que les techniciens chinois, captivés par le spectacle, en aient souvent oublié de s’occuper de leurs projecteurs. Un succès total, surtout lorsque J.-M. Jarre descendit dans la salle pour faire jouer les auditeurs. La sécurité est alors intervenue brutalement, matraquant quelque cinquante personnes. "Vous ne devez pas recommencer, me prévinrent les autorités. Cette foule est Incontrôlable. Il peut y avolr des morts…"

Aujourd'hui, que reste-t-il de cette « première » ? La satisfaction d’avoir laissé là-bas le premier disque de musique occidentale moderne. La satisfaction aussi d’avoir permis la construction du premier synthétiseur chinois. La satisfaction enfin d’avoir apporté à des Chinois, curieux et amicaux, quelque chose de neuf. Mais à côté de ces satisfactions, une sourde inquiétude: celle que la Chine officielle ne se referme très vite sur elle-même, comme surprise de son audace.

00:00 Publié dans Après-concert | | Tags : 1981, chine, shanghai, pékin |  Facebook | | |

17 février 2013

Quelques opinions sur Les Chants magnétiques

les_chants_magnetiques_big.jpgVoici une sélection d'opinions sur Les Chants Magnétiques recueillies sur Amazon.fr:

Opinion 1: Son 3eme opus est également excellent, apparition du sampleur digital, sous la forme d'un fairlight, qui coutait sont pesant d'or a l'époque, puisque jusque là le sampling était produit par les bandes analogique des mellotrons,on note aussi l'aquisition par Jarre d'un synthé très convoité, l'Oberheim OB-XA qu'il utilisera beaucoup sur cet album comme par la suite.
Un rythme échevelé le timing est presque bancal sur chants magnétiques 1,
la séquence se présente sous un déluge de note, des sons glisse sur les tessiture (portamento) une ouverture magnifique (magnétique), dans la partie centrale de la première partie cela se calme et on entend un déluge de sons concret et des voix d'aliens des souvenirs de la bonne SF des seventies et autre bruit d'avion au décollage, les vagues sonore harmoniques sont splendides et nous replongent dans un nouveau rythme implacable surmonté d'un thème très évident qui se métamorphose jusqu'a la fin.
Chant magnétique 2 était le hit du disque, plus accessible, mais tout à fait fidéle a sa patte de composition. la suite nous emméne presque en chine (avant qu'il ne le fasse vraiment) un feeling étrange, bancal et presque world, sorte de transition qui nous ramène progressivement sur une séquence puissante dans la tradition Electronique - cet album et tout de même plus rythmé que Oxygène voir même Equinoxe qui l'était déjà bien quand même sur la seconde partie. Les rythme prennent leurs essorts.
Le train passe et efface la sequence et nous ramène vers la petite ritournelle populaire joué sur un de nos bons ancêtre d'orgue électronique. Un album électronique instrumental comme on peu l'aimer,
les samples digitaux première génération arrive, sa révolution continue. Essentiel dans une bonne discothéque.


Opinion 2: La première partie de cet album est pour moi le plus beau bijou qu'ait composé JMJ. 18 minutes d'évasion dans l'univers musical envoûtant de cet impressionniste du son. La mélodie rythmée entêtante du début laisse place au bout de 6 minutes à une atmosphère planante irréelle, où s'entremêlent voies synthétiques, bruits de passages d'avions à réaction, et sons étranges en tout genre, le tout survolé par une mélodie planante donnant une profondeur grandiose à l'ensemble. Bienvenue dans la galaxie Jarre ! Un dernier passage d'avion balaye le tout et fait démarrer net une troisième sous-partie à nouveau très rythmée nous sortant de l'hypnose ! D'autres passages mémorables sont à noter dans la suite de l'album, comme le point final fracassant de la 4e partie, le bruit d'un train lancé à grande vitesse sortant de nulle-part, éclipsant net la boîte à rythme. Que du bonheur !


Opinion 3: Ce disque, par certaines sonorités ressemble parfois à un mélange de "Oxygène" et de "Equinoxe". Pourtant, ce mélange donne quelque chose de totalement différents des précédents albums de J.M.Jarre
Une ouverture avec "Chants magnétiques 1" rapide, puis d'un calme assomant avant de revenir à quelque chose de plus bougeant. Le tout lance "Chants magnétiques 2", le morceau connu de l'album, à la mélodie foudroyante et d'une rapidité extraordinaire. "Chants magnétiques 3" et "Chants magnétiques 4" vont de concert. Le premier est un morceau assez énigmatique et berçant. Le second, avec sa sublime mélodie, reste dans la tête pour un bon moment. Enfin "Chants magnétiques 5" clot l'album par une rumba dont J.M.Jarre a le secret, tout en électronique et en mélodie sympathique.
Même si le disque est assez court (35 minutes), il vaut le détour. Et s'écoute aussi bien sans y faire attention, en fond sonore, qu'en écoute attentive et observatrice.


Opinion 4: Ce qui est bien avec Jean-Michel Jarre, c'est qu'il arrive à se renouveler à chaque disque, à créer un climat différent, à balader ses auditeurs dans un champ sonore toujours différent, toujours renouveler.
Avec ce troisième disque (si on ne compte pas les disques comme "Deserted Palace" ou "Les Granges brûlées" sortis avant "Oxygène" et qui n'ont eu aucun succès), Jarre accélère encore le rythme amorcé avec "Equinoxe" et quitte définitivement le style "planant"... la page des années 70 est tournée.
"Chants Magnétiques - partie 1", avec ses 18 minutes, est véritablement vertigineux. Il s'ouvre sur une partie très séquencée et rythmée, alterne passage rapides et lents, mélodiques et non-mélodiques. Pour la première fois, Jarre utilise le fameux Fairlight, un ordinateur musical australien novateur, premier échantillonneur de l'histoire, et dont il est un des tous premiers et fortunés possesseurs avec Peter Gabriel. Et cela s'entend : des sons "réels" (voix, contrabasse, jet...) mais déformés jalonnent tous les morceaux du disque. Une idée que Jarre poussera très très loin dans l'immense et fabuleux "Zoolook" de 1984.
Après un "Chants Magnétiques - partie 2" ultra-énergique destiné à faire vendre le disque (et accompagné du tout premier clip tourné par Julian Temple), la partie 3 revient à une atmosphère plus douce et calme, vraiment très belle.
La partie 4 redonne un peu de rythme avec une mélodie accrocheuse. Le disque se termine par une rhumba que Jarre annonce comme étant la dernière (après celles des deux disques précédents), mais qui aura une petite soeur dans "Oxygène 7-13" treize ans plus tard...
Bref, un disque magistral, plein d'énergie, plein de sonorités très variées, originales, novatrices (pour l'époque surtout) au service de mélodies fluides, entraînantes. Un grand Jarre, tout simplement, même si son chef d'oeuvre viendra plus tard...

22:55 Publié dans Albums / Opinions | | Tags : les chants magnétiques, 1981 |  Facebook | | |

20 août 2012

Les concerts en chine (1981), une épopée futuriste

Aller à : Morceaux joués | Musiciens et instruments

En Juillet 1980, Jean Michel Jarre et sa femme Charlotte viennent en Chine avec quelques synthétiseurs pour en faire la démonstration au conservatoire de Pékin. Ce sera la première étape d'un lent travail d'entente sur les modalités d'un concert (qui s'avèrera devenir une tournée) pour un occidental là-bas, ce qui serait une première. Jean Michel leur offre un synthétiseur (le premier sur le sol chinois) et devient membre honoraire du Conservatoire de Pékin. La radio chinoise diffuse la musique du concert de la Concorde, un an plus tôt, ce qui fait d'Oxygène la première musique occidentale diffusée jusque dans les rizières de la Chine profonde.

Le principe des concerts est enfin accepté début 1981. Le budget, supporté en partie par les droits télé sur le documentaire qui fera suite au concert, avoisinne les cinq millions de francs. l'argent de la billeterie, lui, ira complètement dans la poche de l'Etat Chinois.
Il faudra plus d'un un an de préparation, par envoi de cassettes interposés et de palabres interminables, pour qu'enfin le 16 octobre 1981, les équipes du musicien (70 personnes) et leurs 15 tonnes de matériel ne se posent à Pékin.
Comme musiciens de scène, Jarre a retrouvé son complice du studio Ferber (à l'époque où Jarre travaillait pour Christophe) Dominique Perrier, son coacolyte batteur Roger Rizzitelli ainsi qu'un démonstrateur chez MusicLand, magasin en pointe dans les synthétiseurs, Frédérick Rousseau.
Michel Geiss a bricolé plusieurs instruments pour JMJ, avec l'utilisation de la nouvelle norme MIDI. Le musicien lyonnais a customisé un de ses claviers avec les chromes du capot d'une voiture américaine.
Dominique Perrier s'éclate sur scène avec le Moog Liberation, premier synthétiseur portable pour l'époque.

Le premier concert à Pékin le 21 octobre 1981 est une sorte de showcase avec une set-list plus courte et entrecoupé par la présentation des musiciens. Un entracte, conforme aux normes chinoises, est imposée pendant les concerts. Le public chinois est ébloui par l'incroyable balai de lumières et de lasers qui forment des idéogrammes chinois au plafond.
Le scénographe Mark Fisher, qui a travaillé pour The Wall de Pink Floyd, un des spectacles préférés de JMJ, assure la direction artistique de l'ensemble.
Jean Michel fait la démonstration d'un instrument devenu mythique : la Harpe Laser, conçue par Bernard Szajner. Autre innovation, Jarre est filmé par une caméra fixée autour de son corps par un harnais.

Les incidents techniques sont nombreux en répétition aussi bien que sur scène, notamment les micro-coupures : la puissance électrique nécessaire pour le son, la lumière, plonge un quartier entier de Pékin dans le noir. Le séquenceur MDB tombe en panne en plein milieu d'un morceau le 4ème concert, obligeant les musiciens à improviser complètement !

Les jeunes chinois se pressent pour acheter les billets pour le concert de celui qui est présenté là-bas comle "le grand maitre de l'électricité". Le deuxième concert sera retransmis à la radio (500.000.000 spectateurs) et la télévision chinoise. Les officiels et les militaires, eux, sont stoïques, tandis que l'hystérie est complète quand le français descend dans le public pour faire effleurer un mini-synthé à une forêt de mains chinoises tendues. Succés aidant, au lieu de quatre concerts en tout, cinq concerts sont joués.

Une grande partie de l'album Les chants magnétiques, faisant appel au Fairlight, sert de trame aux concerts. Le morceau Jonques de Pêcheurs au Crépuscule, qui marie synthés et orchestre traditionnel chinois, a été inspiré par un thème folklorique local.

L'histoire ne serait pas complète si l'on n'ajoutait pas que Jean Michel a composé le morceau Souvenir de Chine (+) dans l'avion du retour, au fil des trente heures de vol que nécessite le voyage. Ce morceau sera l'un de ceux qui sera incorporé en studio aux éléments live enregistrés sur place par René Ameline et Patrick Auffour.


:: Morceaux joués (21 Octobre, Palais des Sports, Pékin, 20.000 spectateurs) :: | Retour en haut
Intro | Oxygène 1 | Oxygène 2 (+) | Equinoxe 8 | Jonques de pêcheurs au crépuscule | Chants Magnétiques 1 (+) | Chants Magnétiques 2 (+)


:: Morceaux joués (22 octobre, Palais des Sports, Pékin puis les 26, 27 et 29 octobre, Stade de Shanghaï, 60.000 spectateurs) ::
Ouverture | Arpégiateur | Equinoxe 4 (+) | Jonques de pêcheurs au crépuscule | L'Orchestre sous la pluie | Equinoxe 7 (+) | Orient Express | Chants Magnétiques 1 | Chants Magnétiques 3 | Chants Magnétiques 4 | Harpe Laser | Nuit à Shanghai | La dernière Rumba | Chants Magnétiques 2 


:: Musiciens et instruments :: | Retour en haut
Jean Michel Jarre : Fairlight, Eminent, Oberheim OBX A, Moog Taurus, AKS, VCS 3, Elka, Lynn drum, micro synthé Electroharmonix, Harpe Laser.
Dominique Perrier : Moog Liberation, Prophet 5, Eminent, Korg polyphonic, Kobol.
Frédérick Rousseau : Polysequencer MDB, RSF, Yamaha CS 60, boîtes à rythme Korg, ARP 2600.
Roger "Bunny" Rizziteli : percussions électroniques, batterie Simmons
Pierre Mourey : musical instrument coordinator



Lire aussi : Le double album Les concerts en Chine
Source Photo: aerozone.

06 avril 2011

Les chants magnétiques (1981)

les_chants_magnetiques_big.jpg
En 1981, la vague électro-pop déferle sur le Monde et sur la France. L'apparition intervenue à la charnière des années 70 de l'informatique musicale a permis d'ouvrir de nouveaux horizons avec plus particulièrement, le Fairlight, qui est le premier "sampler" moderne.
Jean Michel sera l'un des premiers en France équipé de cette machine australienne, qui permet de traiter la matière sonore enregistrée comme de la pate à modeler.
L'album est soutenu par des rythmiques implacables, sans que Jean Michel ait laissé de côté les longues transitions héritées d'Equinoxe ou d'Oxygène. Ainsi, les Chants Magnétiques 3 est une pure plage expérimentale, tandis que le dernier morceau de l'album est un air de rumba comme Oxygène 6.

Comme sur les albums de rock progressif, la première face du vinyl ne se compose que d'un seul et même morceau, que l'on peut décomposer en trois mouvement disctints. Le morceau Les Chants magnétiques 2 sera utilisé comme single, accompagné d'un clip délirant signé Julian Temple où Jarre parcourt le monde à la recherche d'un micro-processeur.

Pas satisfait du premier rendu de l'album, Jarre fit en une nuit un nouveau mastering avec Michel Geiss.
En deux mois, l'album se vendra à quelque 200.000 exemplaires rien qu'en France.
le nom de l'album, qui est une allusion à André Breton et au surréalisme, est traduit incidemment Magnetic Fields (Les Champs Magnétiques) sur les pressages étrangers.



Morceaux :
1. Les Chants magnétiques Part 1 : 17:49
2. Les Chants magnétiques Part 2 : 3:59 (+ d'infos)
3. Les Chants magnétiques Part 3 : 4:15
4. Les Chants magnétiques Part 4 : 6:18
5. Les Chants magnétiques Part 5 (La Dernière Rumba) 3:30

Durée totale : 35:31
Webshop, Note sur 10 et description courte
Quelques opinions sur Les Chants magnétiques

20:59 Publié dans Albums studio | | Tags : les chants magnétiques, michel geiss, 1981, fairlight |  Facebook | | |