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20 août 2012

Les concerts en chine (1981), une épopée futuriste

Aller à : Morceaux joués | Musiciens et instruments

En Juillet 1980, Jean Michel Jarre et sa femme Charlotte viennent en Chine avec quelques synthétiseurs pour en faire la démonstration au conservatoire de Pékin. Ce sera la première étape d'un lent travail d'entente sur les modalités d'un concert (qui s'avèrera devenir une tournée) pour un occidental là-bas, ce qui serait une première. Jean Michel leur offre un synthétiseur (le premier sur le sol chinois) et devient membre honoraire du Conservatoire de Pékin. La radio chinoise diffuse la musique du concert de la Concorde, un an plus tôt, ce qui fait d'Oxygène la première musique occidentale diffusée jusque dans les rizières de la Chine profonde.

Le principe des concerts est enfin accepté début 1981. Le budget, supporté en partie par les droits télé sur le documentaire qui fera suite au concert, avoisinne les cinq millions de francs. l'argent de la billeterie, lui, ira complètement dans la poche de l'Etat Chinois.
Il faudra plus d'un un an de préparation, par envoi de cassettes interposés et de palabres interminables, pour qu'enfin le 16 octobre 1981, les équipes du musicien (70 personnes) et leurs 15 tonnes de matériel ne se posent à Pékin.
Comme musiciens de scène, Jarre a retrouvé son complice du studio Ferber (à l'époque où Jarre travaillait pour Christophe) Dominique Perrier, son coacolyte batteur Roger Rizzitelli ainsi qu'un démonstrateur chez MusicLand, magasin en pointe dans les synthétiseurs, Frédérick Rousseau.
Michel Geiss a bricolé plusieurs instruments pour JMJ, avec l'utilisation de la nouvelle norme MIDI. Le musicien lyonnais a customisé un de ses claviers avec les chromes du capot d'une voiture américaine.
Dominique Perrier s'éclate sur scène avec le Moog Liberation, premier synthétiseur portable pour l'époque.

Le premier concert à Pékin le 21 octobre 1981 est une sorte de showcase avec une set-list plus courte et entrecoupé par la présentation des musiciens. Un entracte, conforme aux normes chinoises, est imposée pendant les concerts. Le public chinois est ébloui par l'incroyable balai de lumières et de lasers qui forment des idéogrammes chinois au plafond.
Le scénographe Mark Fisher, qui a travaillé pour The Wall de Pink Floyd, un des spectacles préférés de JMJ, assure la direction artistique de l'ensemble.
Jean Michel fait la démonstration d'un instrument devenu mythique : la Harpe Laser, conçue par Bernard Szajner. Autre innovation, Jarre est filmé par une caméra fixée autour de son corps par un harnais.

Les incidents techniques sont nombreux en répétition aussi bien que sur scène, notamment les micro-coupures : la puissance électrique nécessaire pour le son, la lumière, plonge un quartier entier de Pékin dans le noir. Le séquenceur MDB tombe en panne en plein milieu d'un morceau le 4ème concert, obligeant les musiciens à improviser complètement !

Les jeunes chinois se pressent pour acheter les billets pour le concert de celui qui est présenté là-bas comle "le grand maitre de l'électricité". Le deuxième concert sera retransmis à la radio (500.000.000 spectateurs) et la télévision chinoise. Les officiels et les militaires, eux, sont stoïques, tandis que l'hystérie est complète quand le français descend dans le public pour faire effleurer un mini-synthé à une forêt de mains chinoises tendues. Succés aidant, au lieu de quatre concerts en tout, cinq concerts sont joués.

Une grande partie de l'album Les chants magnétiques, faisant appel au Fairlight, sert de trame aux concerts. Le morceau Jonques de Pêcheurs au Crépuscule, qui marie synthés et orchestre traditionnel chinois, a été inspiré par un thème folklorique local.

L'histoire ne serait pas complète si l'on n'ajoutait pas que Jean Michel a composé le morceau Souvenir de Chine (+) dans l'avion du retour, au fil des trente heures de vol que nécessite le voyage. Ce morceau sera l'un de ceux qui sera incorporé en studio aux éléments live enregistrés sur place par René Ameline et Patrick Auffour.


:: Morceaux joués (21 Octobre, Palais des Sports, Pékin, 20.000 spectateurs) :: | Retour en haut
Intro | Oxygène 1 | Oxygène 2 (+) | Equinoxe 8 | Jonques de pêcheurs au crépuscule | Chants Magnétiques 1 (+) | Chants Magnétiques 2 (+)


:: Morceaux joués (22 octobre, Palais des Sports, Pékin puis les 26, 27 et 29 octobre, Stade de Shanghaï, 60.000 spectateurs) ::
Ouverture | Arpégiateur | Equinoxe 4 (+) | Jonques de pêcheurs au crépuscule | L'Orchestre sous la pluie | Equinoxe 7 (+) | Orient Express | Chants Magnétiques 1 | Chants Magnétiques 3 | Chants Magnétiques 4 | Harpe Laser | Nuit à Shanghai | La dernière Rumba | Chants Magnétiques 2 


:: Musiciens et instruments :: | Retour en haut
Jean Michel Jarre : Fairlight, Eminent, Oberheim OBX A, Moog Taurus, AKS, VCS 3, Elka, Lynn drum, micro synthé Electroharmonix, Harpe Laser.
Dominique Perrier : Moog Liberation, Prophet 5, Eminent, Korg polyphonic, Kobol.
Frédérick Rousseau : Polysequencer MDB, RSF, Yamaha CS 60, boîtes à rythme Korg, ARP 2600.
Roger "Bunny" Rizziteli : percussions électroniques, batterie Simmons
Pierre Mourey : musical instrument coordinator



Lire aussi : Le double album Les concerts en Chine
Source Photo: aerozone.