13 janvier 2014
Les deux enfants de Jean Michel Jarre
Emilie et David Jarre, les deux enfants du musicien. Emilie, née en 1976, est la fille de sa première femme Flore Guillard (ils se marient en 1975 et divorcent un an plus tard), et David, né en 1978 est le fils de Charlotte Rampling. À noter que David forme avec Ara, la fille de Philippe Starck, le duo folk-pop "The Two".
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Jarre : ça plane pour lui (L'Express, 01/01/1978)
Sur la pochette du second album de Jean Michel Jarre, « Equinoxe », qui vient de sortir, le dessinateur Granger a représenté une foule de spectateurs identiques, sans visage, rivés à leurs jumelles de théâtre devant une scène vide ? Que guettent-ils ? La courbe des ventes ? Elle devrait être excellente. « Equinoxe » reprend sans surprise la recette qui fit le succès mondial d’Oxygène au printemps dernier (1 million d’exemplaires en un an). De la belle musique électronique pour tout public, puisque, selon le mot de Jean Michel Jarre, « entre Sheila et Boulez il n’y a rien ». Ou plutôt si : un fabuleux « créneau » artistique et commercial.
Après des études au Conservatoire, Jean Michel Jarre, dont le père, Maurice Jarre, fait fortune depuis vingt ans à Hollywood dans la musique de films (« Docteur Jivago », « Lawrence d’Arabie »), participe au groupe de recherches de Pierre Schaeffer, puis décide de mettre au point une forme musicale contemporaine accessible à tous. D’emblée, il abandonne la lutherie traditionnelle pour n’utiliser que des synthétiseurs. Il écarte aussi le principe du concert. Jean-Michel Jarre enregistre dans son studio personnel plusieurs mélodies qu’il superpose ensuite en les mixant, la souplesse de l’électronique lui permettant d’obtenir tout le volume d’un immense orchestre fantôme. Certes, sa musique n’est destinée qu’au disque ou à la cassette, mais on ne demande pas à Georges Lucas de refaire sur scène « La guerre des étoiles », dit-il. La version d’Oxygène qu’il produira en 1979 à l’Opéra sera sans doute assez différente de celle que l’on connaît par le disque.
Toujours est-il que la musique de Jean Michel Jarre touche un public considérable. Elle est devenue un des éléments évidents du paysage moderne., comme les affiches aux tons pastels de Folon, les autoroutes à ivresse limitée. Musique d’ameublement («Pourquoi pas dit-il. Satie en écrivait de l’excellente»), musique d’ambiance, elle habille le journal d’Antenne 2, donne une couleur de fond aux émissions de radio, met une goutte d’huile partout où le silence risque d’accrocher. «Equinoxe» sera diffusé par la SNCF dans les gares, cet hiver, peut-être bientôt dans les avions d’Air France. Du train au transistor, de la télévision à l’autoradio, on peut désormais se plonger dans un bain continu denotes aériennes, fluides, unifiant tous les instants épars de l’existence : la musique planante industrielle est née.
Cultivée par de nombreux groupes pop, la musique "planante" est apparue sur le marché il y a quinze ans avec la "démocratisation" du haschisch. Grâce à l’électronique, des groupes comme Pink Floyd ont fait "planer" des salles entières. Et des millions de citadins se sont offert, sans un brin d’ "herbe", des vertiges d’astronautes en chambre entre les bafles de leur chaîne stéréo.
«Equinoxe», comme «Oxygène», offrent toutes les beautés sages de l’air conditionné. On y entend des vagues et des coups de tonnerre, des envolées symphoniques et des glouglous de plongeur, quelques minutes de ravissement céleste et un petit orchestre qui chavire comme dans un film de Fellini. On rêve, on voyage un peu, sans vraiment décoller. Des agronomes ont noté que des vaches à qui l’on fait entendre du Wagner amélioraient leur rendement laitier. Dans certaines usines, une musique convenablement rythmée donne du moelleux aux cadences des gestes. Quant aux supermarchés, ils savent depuis longtemps qu’une ambiance musicale apaisante lève bien des hésitations chez les acheteurs. Jean Michel Jarre cite volontiers l’exemple d’un gynécologue américain qui utilise « Oxygène » pour détendre ses patientes avant l’accouchement. "C’est un peu comme l’air froid dont se servent les dentistes pour anesthésier une dent". Quand la musique s’arrête, cela vous fait-il mal ?
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12 janvier 2014
Jean-Michel Jarre: sa musique ne doit rien à papa (Paris-Match, 01/01/1977)
Puis il s’est orienté vers la recherche musicale, dans le groupe animé par Pierre Schaeffer. Il y a découvert au-delà de la gamme traditionnelle, l’ensemble des sons qui forment notre environnement acoustique, base de la musique concrète. Il a été l’un des premiers en Europe à travailler sur un synthétiseur, cette étrange machine électronique à reproduire et transformer les bruits. Mais il s’est retrouvé dans une impasse.
Aussi, mieux qu’un titre, «Oxygène», c’est un programme : «Je veux que ma musique soit un bol d’air frais et doux. Je m’adresse à la sensibilité. Je ne veux pas faire une musique qu’on écoute la tête entre les mains.» Ce qui ne l’éloigne pas radicalement de la musique paternelle, bien qu’il affirme n’avoir subi aucune influence qu’une disposition héréditaire à charmer : "Mes parents ont divorcé quand j’avais cinq ans. Mon père s’est installé à Hollywood et je le voyais tous les deux ans. Nous nous rencontrons régulièrement, nos rapports sont excellents, mais ce sont des rapports d’ami à ami, pas de père à fils."
Un type de rapport qu’il cultivera bientôt avec David, deux mois, son fils, qui est aussi celui de Charlotte Rampling. David-charlotte-Jean-Michel se sont installés pour l’instant à Paris. David découvre la vie. Charlotte a décidé de se reposer après « Un taxi mauve », dont elle est la vedette féminine et Jean-Michel travaille évidemment à un deuxième disque qui sortira en septembre avec une innovation ambitieuse : le disque sera accompagné par une vidéocassette, un film réalisé aussi par Jean-Michel Jarre et qui sera la version image de la musique. Image et son comme papa.
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11 janvier 2014
La Concorde tricolore (Paris-Match, 15/07/1979)
:: Article de Paris Match sur le Concert de la Concorde :: Paris bleu – blanc – rouge, la grande de la place de la Concorde pour le 14 Juillet était à annoncée 22 heures. Arriver à une heure et demie à l’avance était raisonnable. L’air était doux, et on pouvait espérer un endroit où on pouvait s’inslaller comodément. Mais non. Des rues convergent et des Champs-Elysées – jalonés par des vendeurs de saucisses et par les cars des forces de l’ordre se déversait une foule flâneuse qui trébuchait sur les innombrables super-prudents. Beaucoup étaient déjà assis à même les pavés. Certains étaient carrément allongés, faisant semblant de bronzer comme sur une plage surchargée. D’autres encore étaient debout, un peu hésitants, surtout les femmes à hauts talons, prêtes pour les bals de nuit. Au milieu, un malin vendait des canettes de bière dans un baquet d’eau fraîche. Près des barrières, des jeunes gens offraient contre 2 francs un quartier de pastèque.
:: Les nostalgiques de Woodstock ::
Parvenus en face de l'échafaudage encadré de deux panneaux ('Mairie de Paris" en rouge et "Europe 1" en bleu) tout espoir de confort minimum était perdu, d'autant plus que le public s’épaisslssait par flots. Un public détendu et hétérogène. Un peu comme à la Fête de l’Humanité : des familles traditionnelles, des couples jeunes et vieux des bandes de jeunes cadres bien coiffés, des nostalgiques de Woodstock. Avec, en plus nombre incroyable de cosmopolites et quelques habitués nocturnes des bosquets des Tuileries, venus prendre un bain d’innocence.
Restait donc à repartlr à contre-courant, attelndre la rue du Faubourg-Saint-Honoré pour tenter sa chance de I’autre côté de la place. La rue Royale était barrée. Les gendarmes, souriants, mals Incorruptibles, réslstaient aux sourires et aux sollicitations du genre : "Je veux seulement prendre un verre chez Maxim’s", Quant aux autres rues, elles étalent totalement engorgées, et la foule se déversail toujours. Restait donc à courir jusqu’à sa télévision pour la retransmlssion sur TF1 et en Eurovision. Après un faux départ, un long blanc meublé n’importe comment par le présentateur Claude Dufresne, on a entendu la musique de Jean-Michel Jarre qui a conçu l’ensemble du spectacle. Et surtout on l’a vu lui. On l’a vu manipuler ses consoles et ses synthétiseurs, ôter et remettre son casque, s’angoisser, fermer les yeux, prendre un air inspiré. On pouvait croire que Paris le fêtait. On a vu quand même la partie audiovisuelle, les images scandées au rythme de la musique, projetées sur les pierres des hôtels, des paysages, des animaux irréels, des gravures du temps, des photos d’aujourd’hui, des desslns genre Pop’art un petit peu désuets… Elles étaient montrées en gros plan ou se partageaient l’ecran avec Jean-Michel Jarre, et on ne se rendait pas compte de l’effet produit sur place. Mais trois gendarmes mobiles, interviewés sur Europe 1 – Qui diffusalt également la fête en direct, – ont declaré émus, qu’il "fallait le voir pour le croire". Et la soirée s’est terminée par un feu d’artifice sur les fontaines éclairées, fantastique, féerique, une grandloss splendeur. On n’a encore rien inventé de plus beau que ces joyaux d’un instant.
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10 janvier 2014
Concert suivi par plus de 50 000 Egyptiens ravis (Libération, 3/1/2000)
Un brouillard aussi dense qu’inattendu, un site difficile d’accès et mal desservi, des services de sécurité omniprésents: tout était réuni pour qu’au pied des pyramides, le mégashow du passage à l’an 2000 concocté par Jean-Michel Jarre tourne au fiasco. Au final, des dizaines de milliers de jeunes Egyptiens sont pourtant repartis enthousiastes du plateau de Guizeh, souvent bien après le lever du soleil qui marquait le début d’une nouvelle journée de jeûne du ramadan.
Dès la fin de l’après-midi, Jarre avait senti que son affaire était mal engagée. «Quand, depuis la fenêtre de sa suite, il a vu la brume monter vers les pyramides, Jean-Michel a commencé à angoisser", raconte Jean-Claude Camus, le producteur des Douze rêves du Soleil. Nous sommes tous un peu tristes. Nous avions un énorme potentiel d’images qui, projetées sur les pyramides, donnaient un effet extraordinaire. Avec ce brouillard à couper au couteau, une partie de l’oeuvre a été escamotée.» En fait, quand le musicien monte sur scène vers 22 h 30, le brouillard a avalé la totalité de la plus grande pyramide, celle de Khéops. Khéphren est à peine visible. Seule Mykérinos, la plus petite, est assez proche pour permettre aux lasers de percer la purée de pois. Du coup, tout repose sur l’animation pyrotechnique.
Oum apparaît. Dès la salve d’ouverture, la clameur montre que la foule est là pour s’amuser. Pour ceux qui avaient oublié que la moitié de la population égyptienne a moins de 20 ans, le choc est rude. La jeunesse a pris d’assaut l’immense esplanade recouverte d’un parquet de bois pour empêcher que les piétinements ne dégénèrent en tempête de sable. Derrière, sur une hauteur, les touristes, les VIP, le président Moubarak et ses ministres dînent à l’intérieur de gigantesques tentes. En face, Mykérinos passe par toutes les couleurs. Mais il faut avoir un poste de télévision pour vraiment distinguer l’apparition du dieu faucon Horus sur la pyramide. Jean-Michel Jarre ayant eu la bonne idée d’«arabiser» son show électronique, le duo avec Natacha Atlas (C’est la vie) est un succès. Mais le moment le plus applaudi reste l’apparition de la star défunte Oum Kalsoum, dont le visage s’étale sur Mykérinos pendant qu’Amal Maher, une soliste de 14 ans, chante Chams al Assil (Soleil du crépuscule).
Tous ensemble. Jeans, blouson, pour les garçons, pantalon moulant, manteau de marque pour les filles, téléphone portable pour tous: la jeunesse dorée cairote est là. Mais pas seulement. On est aussi venus des quartiers populaires. Vers minuit, ils sont au moins 50 000 à célébrer la fin du millénaire. «C’est génial, on est vraiment tous ensemble», s’étonnerait presque Achraf, un jeune ingénieur. Au Caire, seul le football peut rassembler jusqu’à 100 000 personnes au stade. Pour le reste, c’est le néant ou presque. Même les stars de la geel, la variété populaire, donnent peu de concerts de toute façon, rarement devant plus de 1 000 personnes. Lamia se souvient bien d’un feu d’artifice en 1987, «mais rien à voir avec ça!»
Ça, c’est pêle-mêle les fusées qui claquent dans le ciel, les dizaines de figurants qui courent torches à la main dans le désert, les lasers… «Fantastique!» «Superbe!» Difficile de trouver un grincheux. Pourtant, certains sont arrivés sur le site vers 1 heure, trente minutes avant la fin du concert! La faute aux contrôles très stricts, et surtout au service de navettes, mis en place pour éviter un engorgement de la seule voie d’accès, et qui a été totalement débordé. Ahmed est accroché à l’extérieur du bus qui le ramène vers Le Caire. Il s’en fiche. «C’était fabuleux.»
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