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17 février 2014

Jean-Michel Jarre. L’album de sa vie. (Paris-Match, 22/03/2007)

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coupure presse,téo et téa,2007A 58 ans, il semble avoir retrouvé énergie et inspiration. Avec son quatorzième album studio, «Téo & Téa», très autobiographique, il entend rappeler qui est le maître de la musique électronique.

Ce n’est pas le genre de disque très attendu. Et c’est bien là son charme. « Téo & Téa », premier véritable nouvel album de Jean-Michel Jarre depuis «Métamorphoses» paru en 2000, surprend. Comme si, agacé d’être honteusement copié depuis l’arrivée de la « french touch », Jarre avait essayé de montrer qui est le patron. Il y a ce son d’abord, puissant, lourd et efficace, ces morceaux aussi, treize au total, mais tous assez courts, très énergiques le plus souvent, mélancoliques parfois. Aucun texte, seulement des émotions que le compositeur met en musique. Réussi ? Oui, franchement.

«Ces cinq dernières années ont été assez bouleversantes, raconte l’intéressé. Ma vie professionnelle et ma vie personnelle ont connu de nombreux soubresauts.» Tout le monde se souvient de sa brève romance avec Isabelle Adjani, de leur séparation médiatique par presse interposée. Puis Jean-Michel a épousé la comédienne Anne Parillaud, et n’a pas hésité à afficher son nouveau bonheur. Histoire de mettre un terme aux rumeurs. «Je me suis retrouvé, je suis resté debout, dit-il. Ma vie a souvent traversé des montagnes russes. Je me sens parfois dépressif, c’est l’absurdité des hauts et des bas. Ça vous tombe sur la gueule un jour ou l’autre… Cela vous plonge dans un état de vertige, un état d’égarement.» Puis vous sortez la tête de l’eau. Le jour de son mariage avec Anne, Maurice, son père, est présent. Jean-Michel, peu enclin aux grandes déclarations d’amour, peut, enfin, tourner la page d’une interminable brouille. «Je sais ce que je dois à Anne dans cette réconciliation. Aujourd’hui, j’ai des relations avec mon père, ce qui n’a pas été le cas pendant des années. La boucle est bouclée.»


Apaisé, le cœur moins lourd, l’esprit plus léger, Jarre s’empare de ses claviers et se lance dans la composition. Une centaine de titres arrivent très vite. Le projet « Téo & Téa » se dessine. «Je voulais évoquer le retour à l’autre, la recherche de son double. A tous les âges, on passe notre temps à vouloir partager nos émotions avec quelqu’un, peu importe le sexe ! » « Téo & Téa » va droit au but. On sent le coup de foudre, l’envie d’être éternellement jeune, le désir de vivre à fond, comme des gamins. Il y a un peu d’Anne dans Téa (on l’entend très distinctement pousser des cris sur « Beautiful Agony ») et beaucoup de Jean-Michel dans Téo. «La société dans laquelle on vit imprègne forcèment nos créations. J’ai le sentiment que, dans les années 80 et 90, nous étions dans une époque cynique. Aujourd’hui, nous sommes prêts à tout dans notre quête absolue de l’autre. Téo et Téa sont dans l’insouciance de l’amour, dans l’envie d’avancer ensemble. Ils ne sont pas nécessairement jeunes, ils ont chacun évolué dans des mondes parallèles avant de se trouver. Et l’étincelle de leur rencontre leur donne une nouvelle énergie.»

« Téo & Téa » fait effectivement preuve d’une inspiration retrouvée… «Même si j’aime beaucoup «Aero» (son album paru en 2004), j’étais à l’époque trop occupé par les histoires de « son 5.1″ et de « son surround » pour arriver à composer moi-même. J’étais enfermé dans la technologie, enfermé dans la quête de sons inouïs. J’étais frustré par la mauvaise qualité du C.d., la crise du disque vient de là également. Le C.d., pour moi, c’est le 78-tours du numérique !» avoue-t-il aujourd’hui. Depuis, Air, Daft Punk, les Chemical Brothers, Bob Sinclar, Emilie Simon et bien d’autres ont imposé leur talent sur la scène électronique mondiale. «Je n’ai pas de revendications musicales, car j’ai toujours eu du recul. Je fais de la musique électronique depuis toujours. J’ai vu des vagues passer et emporter plein de gens avec elles. Qui parle encore de la « french touch » ? Depuis 1976, j’aurais pu me contenter d’être le truc branché du moment, mais j’ai toujours su m’en préserver. En ne cherchant pas à comprendre, car un artiste n’a pas à se poser cette question.»

En concert le 15 avril au Queen à Paris.

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12 janvier 2014

Jean-Michel Jarre: sa musique ne doit rien à papa (Paris-Match, 01/01/1977)

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Ce n’est pas souvent drôle d’avoir un père célèbre, tous les fils à papa vous le diront. Tous, sauf Jean-Michel Jarre, fils de Maurice Jarre qui fait six musiques de films par an depuis vingt ans à Hollywood, où il connaît gloire et fortune : «Lawrence d’Arabie» et «Docteur Jivago», c’était lui. Son fils Jean-Michel, vingt-neuf ans, vient de faire des débuts éclatants, sans problème : son album «Oxygène» est premier au hit-parade européen, dans les tout premiers aux Etats-Unis et il a déjà reçu trois disques d’or. Bachelier à seize ans, licencié ès lettres, Jean-Michel Jarre, en même temps que ses études littéraires, a suivi les classes d’harmonie, de contrepoint et de fugue au Conservatoire de Paris.
Puis il s’est orienté vers la recherche musicale, dans le groupe animé par Pierre Schaeffer. Il y a découvert au-delà de la gamme traditionnelle, l’ensemble des sons qui forment notre environnement acoustique, base de la musique concrète. Il a été l’un des premiers en Europe à travailler sur un synthétiseur, cette étrange machine électronique à reproduire et transformer les bruits. Mais il s’est retrouvé dans une impasse.


Aussi, mieux qu’un titre, «Oxygène», c’est un programme : «Je veux que ma musique soit un bol d’air frais et doux. Je m’adresse à la sensibilité. Je ne veux pas faire une musique qu’on écoute la tête entre les mains.» Ce qui ne l’éloigne pas radicalement de la musique paternelle, bien qu’il affirme n’avoir subi aucune influence qu’une disposition héréditaire à charmer : "Mes parents ont divorcé quand j’avais cinq ans. Mon père s’est installé à Hollywood et je le voyais tous les deux ans. Nous nous rencontrons régulièrement, nos rapports sont excellents, mais ce sont des rapports d’ami à ami, pas de père à fils."
Un type de rapport qu’il cultivera bientôt avec David, deux mois, son fils, qui est aussi celui de Charlotte Rampling. David-charlotte-Jean-Michel se sont installés pour l’instant à Paris. David découvre la vie. Charlotte a décidé de se reposer après « Un taxi mauve », dont elle est la vedette féminine et Jean-Michel travaille évidemment à un deuxième disque qui sortira en septembre avec une innovation ambitieuse : le disque sera accompagné par une vidéocassette, un film réalisé aussi par Jean-Michel Jarre et qui sera la version image de la musique. Image et son comme papa.

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11 janvier 2014

La Concorde tricolore (Paris-Match, 15/07/1979)

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:: Article de Paris Match sur le Concert de la Concorde :: Paris bleu – blanc – rouge, la grande de la place de la Concorde pour le 14 Juillet était à annoncée 22 heures. Arriver à une heure et demie à l’avance était raisonnable. L’air était doux, et on pouvait espérer un endroit où on pouvait s’inslaller comodément. Mais non. Des rues convergent et des Champs-Elysées – jalonés par des vendeurs de saucisses et par les cars des forces de l’ordre se déversait une foule flâneuse qui trébuchait sur les innombrables super-prudents. Beaucoup étaient déjà assis à même les pavés. Certains étaient carrément allongés, faisant semblant de bronzer comme sur une plage surchargée. D’autres encore étaient debout, un peu hésitants, surtout les femmes à hauts talons, prêtes pour les bals de nuit. Au milieu, un malin vendait des canettes de bière dans un baquet d’eau fraîche. Près des barrières, des jeunes gens offraient contre 2 francs un quartier de pastèque.

:: Les nostalgiques de Woodstock ::
Parvenus en face de l'échafaudage encadré de deux panneaux ('Mairie de Paris" en rouge et "Europe 1" en bleu) tout espoir de confort minimum était perdu, d'autant plus que le public s’épaisslssait par flots. Un public détendu et hétérogène. Un peu comme à la Fête de l’Humanité : des familles traditionnelles, des couples jeunes et vieux des bandes de jeunes cadres bien coiffés, des nostalgiques de Woodstock. Avec, en plus nombre incroyable de cosmopolites et quelques habitués nocturnes des bosquets des Tuileries, venus prendre un bain d’innocence.

Restait donc à repartlr à contre-courant, attelndre la rue du Faubourg-Saint-Honoré pour tenter sa chance de I’autre côté de la place. La rue Royale était barrée. Les gendarmes, souriants, mals Incorruptibles, réslstaient aux sourires et aux sollicitations du genre : "Je veux seulement prendre un verre chez Maxim’s", Quant aux autres rues, elles étalent totalement engorgées, et la foule se déversail toujours. Restait donc à courir jusqu’à sa télévision pour la retransmlssion sur TF1 et en Eurovision. Après un faux départ, un long blanc meublé n’importe comment par le présentateur Claude Dufresne, on a entendu la musique de Jean-Michel Jarre qui a conçu l’ensemble du spectacle. Et surtout on l’a vu lui. On l’a vu manipuler ses consoles et ses synthétiseurs, ôter et remettre son casque, s’angoisser, fermer les yeux, prendre un air inspiré. On pouvait croire que Paris le fêtait. On a vu quand même la partie audiovisuelle, les images scandées au rythme de la musique, projetées sur les pierres des hôtels, des paysages, des animaux irréels, des gravures du temps, des photos d’aujourd’hui, des desslns genre Pop’art un petit peu désuets… Elles étaient montrées en gros plan ou se partageaient l’ecran avec Jean-Michel Jarre, et on ne se rendait pas compte de l’effet produit sur place. Mais trois gendarmes mobiles, interviewés sur Europe 1 – Qui diffusalt également la fête en direct, – ont declaré émus, qu’il "fallait le voir pour le croire". Et la soirée s’est terminée par un feu d’artifice sur les fontaines éclairées, fantastique, féerique, une grandloss splendeur. On n’a encore rien inventé de plus beau que ces joyaux d’un instant.

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04 juin 2013

Dans les coulisses de la tournée anglaise 2010 de Jean michel Jarre

Korg pa-500


Article réalisé le 9/10/2010 à bord du bus de la tournée <2010> de Jean Michel Jarre. Le journaliste de Paris-Match a suivi le musicien sur la route de Manchester à Birmingham.

Douze heures. Le concert de la veille s’est bien passé. « A Londres, 15 000 personnes, 12 000 à Manchester, c’est du jamais-vu, s’extasie Jean Michel Jarre grimpant dans son bus. Connaissez-vous d’autres musiciens de chez nous qui attirent autant de monde ? » Mi-ironique, mi-déçu, le pape de l’électronique française est sur les routes depuis un mois pour présenter son « World Tour », soit 150 concerts autour du globe, qui passera par tous les continents. Ces quelques dates européennes lui servent de rodage.

13 heures. Le bus s’ébranle en direction de Birmingham. Jarre prépare son thé. Ce n’est pas un matinal, il a ouvert l’œil seulement deux heures plus tôt. Avec ses trois musiciens, ils refont le film de la veille. « Dominique* s’est complètement laissé aller. Je ne savais plus où j’en étais. » Pierre Garnier, son homme de confiance, lui fait part de quelques remarques. « Quand tu as évoqué la mémoire de ton père, toute la salle s’est tue. C’était très émouvant. » Maurice Jarre, avec qui Jean Michel a longtemps été fâché, est décédé en mars dernier pendant les répétitions. « Cela a complètement chamboulé mon emploi du temps et mon cerveau. Je ne m’y attendais pas vraiment, même si je savais qu’il ne serait pas éternel. Heureusement, nous étions réconciliés, grâce à ma femme. »

15 heures. Dans sa chambre, au premier étage du bus, noyée de rose et de rouge, Jarre s’isole pour travailler à son prochain album (+). «Je ne sais pas encore sous quelle forme cela sortira. Le CD a fait son temps, mais est-ce que je me contenterai d’Internet pour autant ? Je réfléchis. » Son Korg PA 500 ne le quitte jamais, « C'’est l’instrument avec lequel je compose le plus. Depuis toujours ».

17 heures. Le convoi arrive enfin à la salle où aura lieu le concert du soir. Pas le temps de passer à l’hôtel, il faut déjà se lancer dans les balances. « A Manchester, nous n’avons pu faire que vingt minutes de réglages. Cela accentue le stress. » Du coup, les musiciens prennent une bonne heure pour peaufiner les enchaînements ou les jeux de lumière. « J’ai envie de faire évoluer ce spectacle. Pour l’heure, je tâtonne encore. J’aimerais pouvoir interpréter des morceaux différents tous les soirs. C’est l’enjeu que je me suis fixé pour la tournée française [de 2010]. »

18h30. Dans sa loge, sobrement décorée, Jarre évoque ses projets. « J’ai envie que les concerts français soient complètement exceptionnels. Je n’ai pas fait ce genre de shows depuis des années en France. Alors que je suis reconnu dans le monde entier, j’ai un sentiment de manque avec mon propre pays. Je souhaite que tous ceux qui ont aimé la Concorde ou la Défense soient de ­nouveau éblouis. » Après un bref repas avec l’équipe, Jarre s’enferme un quart d’heure, le temps de se changer. « Je n’ai pas besoin d’une concentration maximale. Parfois, quand je monte sur scène, c’est comme si je grimpais sur un ring de boxe. J’ai encore des choses à prouver ! » dit-il en se servant une rasade de saké.

20h03. La salle remplie aux trois quarts est plongée dans le noir. Aussitôt un triangle de laser se dessine sur la scène, duquel sort Jarre. La foule frissonne...

22h10. Après avoir revisité tous ses classiques, et ressorti sa harpe laser du placard, Jarre revient pour interpréter «Oxygène IV*», le titre qui l’a rendu célèbre en 1976. ­Sautillant derrière ses claviers, il sourit comme un gamin. Qu’il ne cessera ­jamais d’être.

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