21 mai 2014
Michel Granger, l'auteur de la pochette d'"Oxygène" expose à Tours
Lu sur le site de France télévisions, CultureBox
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08 mars 2014
Arthur C. Clarke
Arthur C. Clarke est un écrivain de science-fiction né à Minehead, en Angleterre le 16 décembre 1917 et mort à l’hôpital Apollo de Colombo le 19 mars 2008 à 90 ans. Il sert dans la Royal Air Force, durant la Seconde Guerre mondiale, où il commence à vendre des nouvelles de science-fiction. Il devient spécialiste en radar avant d’obtenir son diplôme à l’université de Londres. Il se consacre à l’écriture à plein temps à partir de 1951.
Le 22 avril 1964, Clarke rencontre le réalisateur Stanley Kubrick à New York. Les deux hommes travailleront ensemble sur le projet "2001 : l’Odyssée de l’espace", fondé sur la nouvelle "La Sentinelle".
Son œuvre comporte de nombreux autres livres, en particulier la série des Rama et les suites à 2001, et un grand nombre de nouvelles.
Sa contribution scientifique la plus importante est certainement le concept de satellite géostationnaire largement mis en œuvre, de nos jours, pour les satellites de télécommunications qu’il proposa dans un article de Wireless World en 1945 et plus tard l’utilisation de plates-formes à satellites pour l’observation de la Terre.
Retiré depuis 1956 au Sri Lanka, il y a passé le restant de sa vie. Il a été président de la British Interplanetary Society, la société interplanétaire britannique. Il a été anobli par la reine Élisabeth II en 1998.
En 2001, il prend part au concert de Jean Michel Jarre au Japon, Rendez-vous in Space, par écran interposé. Dans des petits clips, il y revient sur plusieurs aspects de la vie dans l'espace.
:: Son message à Jean Michel en 1987 ::
Nos chemins devaient se croiser tôt ou tard et c'est pas hasard que je l'ai rencontré. Je suis tombé un jour sur un fascinant morceau de musique, comme je n'en avais jamais entendu, en écoutant Radio Ceylan. J'ai passé l'enregistrement à divers amis. L'un d'eux l'a identifié, sûr de lui: "C'est Oxygène, de Jean-Michel Jarre!"
J'ai acheté la cassette sur-le-champ, ainsi que celle d'Equinoxe, et je les ai écoutées inlassablement jusqu'à les savoir par cœur. Puis ce furent Les Chants Magnétiques et un beau jour, pour mon plus grand plaisir, Zoolook que m'envoyait Jean-Michel Jarre avec une dédicace.
J'avais déjà rendu hommage à l'influence du compositeur sur mes travaux à la fin de 2010, l'odyssée de l'espace; j'ai écrit la quasi-totalité du roman sur la musique de Jean-Michel Jarre.
J'ai d'ailleurs été touché de voir Jean-Michel parler aussi de mon influence sur sa usique dans le cadre d'une récente émission de télévision américaine. J'ai été encore plus heureux de lui donner quelques idées, il y a peu, pour son formidable concert Rendez-vous à Houston. C'était, à l'origine, un hommage commémoratif à Houston et à la NASA mais la tragédie de Challenger a malheureusement modifié la nature du projet. Cette célébration audiovisuelle émerveille encore nos mémoires mais elle reste un requiem pour les 7 astronautes décédés, surtout pour Ron Mc Nair qui avait prévu de jouer la partie de saxophone du concert à bord de la navette même. Depuis, j'ai souvent écouté Ron's piece. Je le trouve toujours aussi émouvant.
Les œuvres de Jean-Michel sont les seules à avoir aujourd'hui le même impact émotionnel que la musique classique.
J'espère le voir un de ces jours à Sri Lanka. J'ai même un projet qui pourrait l'intéresser. Dans les Fontaines du Paradis, j'ai décrit un concert son et lumière à "Demon Rock". Cette inquiétante forteresse monolythique de Sigiriya est le lieu le plus tragique et le plus romanesque que je connaisse…
Qu'en dis-tu, Jean-Michel?
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02 mars 2014
Ron Mc Nair (astronaute et saxophoniste, 1950-1986)
Ronald Erwin McNair est un astronaute américain né le 21 octobre 1950 et décédé le 28 janvier 1986 (à 35 ans) lors de l'explosion de la navette Challenger.
Ronald McNair était saxophoniste : avant la mission 51-L il composa avec Jean-Michel Jarre un morceau nommé VIe Rendez-vous. Ronald devait en enregistrer un solo en apesanteur, à bord de la navette, créant ainsi le premier morceau musical joué dans l'espace, lors du concert Rendez-vous Houston
Après la catastrophe, ce morceau fut rebaptisé Ron's Piece.
:: Vols réalisés ::
3 février 1984 : Challenger STS-41-B
28 janvier 1986 : la mission Challenger STS-51-L est détruite après 1 min 13 s de vol, suite à l'explosion du réservoir d'hydrogène liquide.
Article rédigé par Wikipédia
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18 août 2013
Interview de Dominique Perrier (1990)
Interview à Claviers magazine en janvier 1990 de Dominique Perrier, qui a travaillé avec Jean Michel Jarre d'abord avec Christophe au Studio Ferber, puis comme musicien de scène et de studio à partir de 1981.
Comment est venue l'aventure chinoise avec Jean Michel Jarre?
Dominique Perrier : "Quand on a créé le groupe Space Art avec Roger Rizitelli, c'étaient les débuts du synthé et des home studios. On n'avait que des grosses armoires, les Moog, les ARP, on jouait d'un seul doigt. En 1981, Jean Michel nous a appelés, Roger Rizitelli et moi : "Est-ce que cela vous intéresserait de venir en Chine avec moi?" On s'est fait un voyage magnifique. C'était un peu Tintin en Chine, on était complètement hallucinés."
Comment s'est réparti le travail entre vous?
D.P. : "Frédérick Rousseau s'occupait de tout ce qui était séquences, avec le MDB. Moi je m'occupais des solos sur le Moog Liberation, le premier synthé portable. Jean Michel s'occupait du Fairlight et des VCS-3. Il faisait aussi la mise en scène, avec un mégaphone pour parler à tout le monde pendant les répétitions."
Est-ce qu'il était directif pour l'orchestration des morceaux?
D.P. : "Dans son studio à Croissy, il nous faisait écouter les cassettes : "Bon alors, toi tu fais ceci, toi tu fais cela… Ce son est très important… " C'était très structuré. Au départ, il n'y avait pas de place pour l'improvisation. Mais une fois arrivés en Chine, heureusement, il y a eu de la place pour l'impro avec les pannes, etc."
Tu te rappelles de gags pendant les concerts?
D.P. : "Oui, par exemple, quand ils ont arrêté le courant deux minutes avant que ça ne commence… Le séquenceur MDB était content… Toute l'écriture laser a été effacée. Il a fallu reprogrammer. Et ce fut fabuleux. Pendant tout le concert, j'étais la tête en l'air à regarder le laser. Alors Jean Michel m'a dit : "Pour le prochain concert, il faut que tu penses à l'image que tu donnes…" Mais lui aussi, je l'ai surpris le nez apen l'air, à regarder les feux d'artifice… Il avait ses racks d'EMS et des néons au-dessus, c'était une crêperie carrément… Moi j'étais avec mon Moog Liberation et je sautais en l'air grâce à un grand fil, et lui, il était dans sa crêperie, avec le porte-voix en plus. Il jonglait avec les disquettes du Fairlight, il y avait des moniteurs partout, c'était Noël…"
Vous vous éclatiez sur scène?
D.P. : "Oui, complètement. je me souviens qu'au démarrage du premier concert, Roger n'était pas sonorisé. Il jouait une Simmons, avec les pads. Il n'y avait pas de courant, on entendait juste le bruit de la baguette sur le formica… Il frappait avec une telle rage, à cause de cette panne de courant, que le son était magnifique. Puis l'électricité est revenue… On a appris qu'on peut même taper sur du formica dans un stade!"
Et puis il y a eu Houston…
D.P. : "Techniquement, c'était la folie. Jusqu'au dernier moment, pour les répétitions, c'était le chantier et les américains disaient : "Ils ne vont jamais s'en sortir, ils sont cinglés!" Ils ont appris ce qu'était le feeling. Je me rappelle le premier coup de grosse caisse de Jo Hammer dans la sono de Houston, j'étais au bar de l'hôtel avec Francis. Il s'est levé et il a dit : "Qu'est-ce qu'il se passe, il y a de l'orage?" C'était comme un tremblement de terre dans la ville entière!"
Vous vous amusiez bien entre musiciens?
D.P. : "On se branchait des cordons MIDI entre nous pour se changer les programmes à distance pendant les répétitions. Ils me scotchaient les touches du clavier par en-dessous. Je voulais faire une note et il y avait un accord qui sortait… Bref, c'était l'école maternelle…"
Tu as joué sur l'album Révolutions…
D.P. : "J'aime bien jouer comme un instrumentiste. On me branche un synthé et je joue. Jean Michel me donne huit pistes, je fais huit chorus différents, puis il les monte. Il refait le chorus, mais je suis obligé de la réapprendre pour la scène, note par note, car je ne l'ai jamais joué. Pour Révolutions, Jean Michel état à côté de moi, on travaillait ensemble. Il m'a appris à mettre en scène la musique. par exemple, je fais un chorus que je trouve superbe, et Jean Michel me dit : "Non, cela monte trop vite, il faut attendre un peu…" Souvent je commence, et je dis "Stop, ce n'est pas bon." Lui il me dit : "Cela ne fait rien, on le garde, continue…" C'est comme pour une scène de cinéma où l'on fait plusieurs prises… Maurice Jarre fait des musiques de films, mais son fils fait à la fois les films et la musique!"
Est-ce que Jean Michel a des trucs pour relancer l'inspiration en studio?
D.P. : "Il écoute un disque des Shadows, pour revenir dans son enfance et remettre l'église au milieu du village…"
Que t'inspire sa carrière?
D.P. : "Il a réalisé son rêve de môme. Au départ, il fait de la musique pour se la vendre à lui. Il s'amuse beaucoup. Et il est arrivé au bon moment. Jean Michel c'est un peu l'IRCAM souriant, avec le plaisir, l'envie, l'enthousiasme."
Propos recueillis par Christian Jacob
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17 août 2013
Interview de Frédérick Rousseau (1990)
Interview à Claviers magazine en janvier 1990 de Frédérick Rousseau, qui a travaillé avec Jean Michel Jarre entre 1981 et 1985, et ponctuellement en 1990 pour le concert de La Défense.
Quand avez-vous rencontré Jean Michel Jarre pour la première fois?
Frédérick Rousseau : C'était un jour d'avril 1981, Jean Michel est venu au magasin Music Land où je faisais des démonstrations du MDB, le premier séquenceur à huit voies CV Gate. Il m'a proposé de partir en Chine avec lui et j'ai accepté.
Pendant l'été, j'ai reprogrammé toutes ses séquences. Je travaillais sur un modulaire RSF avec huit programmeurs. Il y avait trois enjeux : premier grand concert live de Jean Michel, on était quatre sur scène, et il fallait tout faire sans se planter. En tout, cinq concerts, deux à Pékin, trois à Shanghai. Tout a été enregistré live, on a remixé à Paris. Et cela a donné Les Concerts en Chine. En Chine, on arrivait sur une terre vierge, avec un décalage horaire de trente ans (sic)… Imagine la soucope volante de "Rencontres du troisième type" atterrissant sur la Concorde !
Des galères techniques?
F.R. : À Shanghai, à un moment, on passe d'Equinoxe IV à l'Arpégiateur. Je charge le programme dans le MDB, et je fais "Play" et la séquence s'arrête au bout de deux mesures… Quand tu es devant soixante mille personnes, il y a un vent de panique sur scène. J'appelle Perrier : "Fais-moi une nappe de violons avec deux-trois effets, je refais l'interface…" Nouveau plantage. J'appelle Jean Michel : "On ne peut pas jouer ce titre-là" "Bouge pas, j'arrive…" On a refait un morceau entièrement live : on a fait une séquence de base, "dong-dong-dong-dong", qui s'est mise en boucle. On passe sur la piste suivante avec un autre son, petite séquence en temps réel avec des blancs. Troisième poste, quatrième. Jean Michel avait fait toutes les séquences en Do majeur. il est parti du Do pour lancer l'intro, et ensuite il était au casque intercom et il faisait "Mi bémol, poum, la-lala, poum, lalala, poum"…
Pour toi, ce fut une expérience fantastique?
F.R. : Mon seul souci, c'était d'assurer. J'étais conscient de ma responsabilité dans le déroulement du conct (toutes les séquences !). Je savais que cela pouvait de me faire une place dans le monde de la musique. Et effectivement, j'ai créé un studio, et je travaille maintenant avec de grands artistes… Le seul costard qu'on m'a taillé en Chine, c'est qu'on l'a surnommé le pingouin. parce que j'étais souvent habillé en noir et blanc et que je n'arrêtais pas de râler. Quand je râle, je lêve les bras, et je ressemble à un pingouin…
Vient ensuite votre travail sur Zoolook.
F.R. : Il y a eu d'abord Musique pour supermarché, qui a permis de préparer le terrain. Zoolook a compris cinq phases. D'abord, le master sur 24-pistes. L'idée état de gérer des samplings, des boucles de sons, des sons arythmiques déclenchés par des percussions. On a mis Arlette Laguiller à la place d'une charleston, Bernard Pivot, etc. Jean Michel a passé plus de trois mois en studio à choisir des samoles de voix indiennes, esquimaudes, grâce aux enregistrements fournis par Xavier Bellenger. Denis Vanzetto est entré dans l'équipe à ce moment-là. On a faut le faleux son du début d'Ethnicolor, un cri humain lu à l'envers à une vitesse ralentie deux fois. On y passait des jours et des nuits…
F.R. : Puis vous partez aux États-Unis…
C'est la deuxième phase du délire : New York, avec Laurie Anderson, Yorgi Horton à la batterie, Marcus Miller à la basse, Adrian Belew à la guitare… de retour en France, Jean Michel a voulu rendre le travail des américains le plus "européen" possible. Alors, il a fallu sampler entièrement la batterie de Yorgi, les charleys, les cymbales, les toms, et les redéclencher par la Linn, pour obtenir une rigueur mécanique, mais avec les sons de Yogi Horton. Pareil pour Marcus Miller, qui jouait trop dans le style Miles Davis. il y avait un côté "couper/coller" bien avant toute la vague du sampling… Quatrième phase, il a fallu aller à Londres faire le mix avec David Lord. Cinquième phase, faire cela en numérique.
F.R. : Cette expérience t'a beaucoup appris?
Jean Michel pousse le délire de la production jusqu'au bout. J'ai tenu avec lui pendant quatre ans et demi, à la fin j'ai craqué : il m'a rendu fou! Mais je ne le regrette pas, car il m'a appris à aller au bout des choses, avec la fameuse dernière line droite. Quand on fait un disque, commencer les rythmiques, etc. C'est très simple. Mais ensuite finaliser le produit et faire qu'après le mixage, le morceau soit toujours aussi génial et ait autant d'émotions, c'est terriblement compliqué. J'adore son côté puriste et perfectionniste. Pour moi, la perfection c'est pousser une idée au maximum. La perfection devient ridicule quand tu vas tellement loin que tu détruis l'idée majeure. Jean Michel est assez fort dans la mesure où il s'arrête avant. En ayant travaillé cinq ans avec lui, je suis devenu son disciple…
F.R. : Comment travaille Jean Michel en studio?
Jarre, c'est le professeur Tournesol : il branche le truc avec le machin, le machin avec le bidule et ça fait un bruit invraisemblable! Je l'imagine beaucoup plus avec un synthé dans ne boîte à chaussures que dans un décor "Star Wars" nickel avec des D-50 partout. Avec les vieilles machines, il va reprendre goût à la musique, il va la pousser au bout. Il faut qu'il retrouve l'excitation du synthé. C'est un des artistes qui a le plus de santé dans ce métier. Il est à la fois lève-tôt et couche-tard! Quand je mangeais la moquette tellement j'étais épuisé, lui, il était debout en train de dire : "Attends, il faudrait encore faire ça." Il est incassable…
Propos recueillis par Christian Jacob
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