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25 février 2014

"Obéir à ses pulsions" (Les clés du showbiz, 01/01/1987)

En dix ans, Jean-Michel Jarre est devenu le musicien français le plus exportable, le plus vendu et le plus connu. Esthète d’un éclectisme rafraîchissant, il est parvenu à ce qu’il recherchait depuis longtemps : la création d’une autre musique, perçue comme typiquement française, de Pékin à New York Chez nous, il sera le grand orchestrateur du bicentenaire de la Révolution française [Note du bloggieur: le concert n'aura pas lieu]. Une consécration nationale…

:: Obéir à ses pulsions ::
Je suis issu, musicalement, de courants divers. Piano, contrepoint, harmonie et fugue contre rock and roll. Mais pourquoi contre ? « Avec » me parait plus tonique. Je ne me posais pas la question, passant spontanément du classique à la variété, avec des enthousiasmes d’enfant… Gamin, j’ai bien connu le grand club de jazz de Paris « Le chat qui pêche ». Il était l'œuvre d’une grande amie de ma mère. Tout le monde passait là : John Coltrane, Don Cherry, Chet Baker, etc. Je les écoutais répéter. Pour mes dix ans, Cherry et Baker on joué pour me fêter, tandis que je trônais, assis sur le piano.

Un peu plus tard, je me suis exercé avec des groupes dont la renommée n’a jamais dépassé le quartier, avant d’entrer dans le Groupe des Recherches Musicales de Pierre Schaeffer, à l’ORTF, où j’ai découvert les synthétiseurs et les bandes d’oscillateurs… J’apprenais dans chacun de ces genres. Paradoxalement, la seule véritable influence qui n’ait jamais existé fut celle de mon père Maurice Jarre, le musicien, qui représentait une réalité lointaine dans ma vie d’enfant de parents divorcés.
Avec Etienne Roda Gil, chez Pathé, nous volions des heures de studio pour trafiquer des musiques expérimentales. C’était ma période culottes courtes. Elles ont un peu rallongé, mes culottes, quand j’ai eu la chance de recevoir une commande de ballet pour la réouverture de l’opéra avec le plafond de Chagall. Ce fut la première fois qu’une création entièrement électronique entrait à l’opéra. Quelques dents ont grincé, mais ce fut une expérience marquante, qui m’a donné le désir de me diversifier.

Musiques de films, de télévision, théâtre, ballets mais aussi production de chanteurs comme Christophe ou Patrick Juvet; je me suis lancé dans une multitude de directions. La collaboration avec Patrick Juvet et des rencontres californiennes – Herbie Hancock, Ray Parker… – m’ont appris à visualiser la musique.
La cristallisation de tous ces éléments fut «Oxygène» ; une fusion limpide, fluide et illimitée. Je l’ai composé dans un minuscule studio, et tout le monde l’a refusé. II n’y avait pas de chanteur, pas de texte, pas de morceaux à découper pour les radios!
Un petit producteur, Francis Dreyfus, m’a fait confiance. «Oxygène» a fait un malheur, international. En Angleterre, il était numéro un, suivi de huit chansons d’Elvis qui venait de mourir… Ce succès m’a permis d’aller plus loin, d’inventer les shows qui s’allient avec ma musique. Mon instant le plus précieux de musicien est celui où, sortant du moment abstrait de la page blanche qui devient pleine, je constate que ce que j’écris est perçu comme français, et différent à la fois…

:: Mes conseils ::
II n’y a pas de règle, ou encore la seule est de n’en suivre aucune, d’obéir à ses pulsions, de parcourir son propre trajet, en amalgamant ses qualités et ses défauts, en survivant à ses erreurs. Travail, détermination, un zeste d’inconscience, une bonne dose de folie, et puis à voir cette formidable mégalomanie d’oser! Ce sont finalement des éléments irrationnels, en marge de Ia société qui compose les artistes.

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23 février 2014

Le petit prince à la harpe laser (Télé magazine, 01/06/1987)

coupure presse,1987,lyonUne journée entière avec lui ! Le 11 juin, A2 vivra en direct avec Jean-Michel Jarre, du petit déjeuner en familIe jusqu’au dernier journal. En apothéose, à 22 heures, le film d’un concert-spectacle historique… Souvenez-vous : c’etait à Lyon, le 5 octobre dernier, pour la visite du pape Jean-Paul ll. Chants d’allégresse, danses et musiques, assistance galvanisée : la fête bat son plein sur le parvis de la cathédrale. Nous sommes au pied de Notre Dame en un beau jour d’Epiphanie… au XIIIème siecle. Débauche de couleurs, feux de joie, envol des trompettes, haut-bois et saqueboutes. L’hôtel de ville de Paris reçoit, vêtu de blanc, le jeune François Ier. Embrasement du grand canal, plaisirs royaux d’iles enchantees. Lully met en musique les fastes du Roi-Soleil dans la gloire baroque du XVIIe siècle. Feux d’artifice en niagaras, choeurs d’enfants, harpe laser et synthétiseurs chauffés à blanc. Nous voici à Lyon le 5 octobre 1986. Rien de change sous les étoiles. Tradition. Tradition. Jean-Michel Jarre est l’héritier des magiciens de toutes les fêtes. Qu'importe si le synthétiseur remplace le flageolet… «Rien n’est plus stable dans le coeur humain que les sources de l’émotion.» Il sourit. Il a quelque chose du Petit Prince qui aurait échangé sa rose aimée pour un rayon laser, quelque chose d’un apprenti sorcier qui serait passé maitre en sortilèges éphémères. «Ephémères ? oui. C’est ce qui m’intéresse. Un événement non reproductible. Un lieu vierge. Un instant où tout se joue sans répétition.»

:: Un hymne à la création ::
Fête-baroque. Opéra-ballet dont les danseurs sont des rayons lumineux. Il n’en reste même pas une partition comme pour «Water Music», de Haendel, ou «Les lndes galantes» de Rameau. «C’est pourquoi pour Lyon comme pour Houston, j’ai conçu un film parallèlement au spectacle. Non comme un reportage, mais comme une re-création. On passe de l’immersion totale aux dimensions du petit écran. . . Comme on transcrirait une symphonie pour un piano.» Harmonie pas de contradictions entre les instruments anciens et ceux de notre temps : entre la flûte des premiers bergers et le clavier son et lumière du XXe siècle. Le Voleur volé « Les sons, dit Jean-Michel Jarre, fascinent partout dans le monde : dans la nature et dans les villes : du tambour chinois au bruit de la pluie. Je les vole, je les recrée. 0n me les vole aussi en Chine ou en Amérique. Je suis un pilleur pillé. Et j’aime cela » .

Du coup, le téléspectateur verra, entendra, sentira mieux chaque mouvement de ladite symphonie : hymne à la création où se déroule l’histoire du monde en symboles circulaires, du globe à l’escargot, de la pupille à l’engrenage… puis chant de liberté où flamboient les drapeaux des nations… acte de foi ponctué de la bénédiction,pontificale… gloire à l’humanité quand s’élèvent des choeurs d’enfants… bouleversant requiem solitaire d’un saxophone…final d’allégresse où éclate la musique populaire. A la clé, le mariage des antiques tambours japonais et de la harpe-laser, d’un orchestre classique et de projections géantes, de chorales et de vidéos. Vertige d’hyper-technicité? «Non. Goût du bric-à-brac.» Et surtout cette conviction: « A notre époque, on peut avoir un ordinateur chez soi et prendre un vélo pour aller chercher ses croissants. En musique, c’est la même chose, L’électronique ne vous donne pas des semelles de plomb mais des bottes de sept lieues. Vous avez tout de suite le son dont vous rêvez. Sans relais. Sans interprètes. Imaginez que l’on puisse entendre aujourd’hui les oeuvres de Mozart, Beethoven, Mahler, Richard Strauss telles qu’elles sonnaient dans leur tête ! » Regard émerveillé. On oublie – le coup du charme ! – les années de travail, les deux cent cinquante personnes du "commando Jarre", les trente millions de disques vendus, les » coups fumants » de la Concorde, de la Chine, de Houston. Et point n’est besoin de gratter une carapace pour retrouver quels éblouissements d’enfance furent sources de ces savants et naïfs « Opéras du troisième millénaire » (le mot est d’un fin mélomane : Raymond Barre) : «A Lyon, sur l’esplanade, près de la gare, les forains dressaient leurs chapiteaux. J’étais fasciné par cette débauche de couleurs et de sons, d’odeurs et d’images, de lumières, de rires et de sauts perilleux.» Cela c’est pour le gout du spectacle. « Quant à celui de la technique, de l’invention et de la maîtrise du son, il me vient de mon grand-père : il jouait du hautbois et il était également ingénieur, inventeur. » Et voilà pourquoi les rayons : d’une harpe laser, jouée par un chef d’orchestre dansant, se sont élèves dans la nuit pour célébrer la visite d’un pape ? « Hum ! c’est aussi et surtout parce que Jean-Paul II est le symbole vivant d’une communication possible entre les peuples. Celle-là même que je sens, moi, à travers la musique. Hier en Chine; demain à Londres peut-être; un jour, je l’ éspère, à Ayers Rock, ce rocher rouge au coeur du désert australien. Le synthétiseur, la télévision, les satellites, cela ne vous coupe pas des gens au contraire.
Dans chaque spectacle je sens battre le coeur des foules. C’est fantastique. Même à Houston ou les spectateurs se trouvaient à huit kilomètres de la scène, même à Lyon où ils étaient de l’autre côté de la Saone, le courant est passé, n’est-ce pas ? Voyez-vous, je crois profondément qu ‘ on peut détourner la technologie pour en faire quelque chose d’humain. » .

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29 janvier 2014

Yesterday (Rock & Folk, 01/02/1987)

coupure presse,1987La Concorde. La Chine. Houston. Lyon. A l’heure du quatrième rendez-vous, flash-back sur une carrière à nulle autre pareille souvent discrète – ces années passées dans l’ombre des studios – parfois flamboyante – ces rarissimes concerts géants en des lieux insolites. Jean-Michel Jarre est peut-être un musicien du futur, mais il n’oublie pas de vivre au présent.

:: Fils à Papa? ::
Jean-Michel Jarre est né le 24 août 1948 à Lyon, dans une famille où il est tout naturel d’avoir la musique dans le sang. Son père est en effet le compositeur Maurice Jarre, qui deviendra célèbre pour d’innombrables musiques de films, de Franju aux superproductions de David Lean («La Chanson de Lara» du «Docteur Jivago», c’est lui), en passant par «L’Etau» de Hitchcock ou «Les Damnés» de Visconti. L'influence paternelle ne doit cependant pas être surestimée, car Jean-Michel Jarre sera séparé de son papa des l’âge de guatre ans. Néanmoins, il ne tarde pas à apprendre le piano, et sa formation musicale se poursuit au lycée et au conservatoire où il fait de solides études (harmonie, contrepoint et fugue). Pas question pour lui de ne jurer que par Bach, Mozart ou Beethoven: la plupart des jeunes, dans les années 60, écoutent du rock, et il ne fait pas exception à la règIe. On peut ainsi le voir tâter de la guitare ou de l’orgue dans de petits groupes sans lendemain comme Mystère IV ou les Dustbins qui ne vivront que le temps de quelques concerts dans les boites de la Côte d’Azur, pendant les grandes vacances.

:: Touche-à-tout ::
Nanti d’une licence de lettres, Jean-Michel tourne le dos à l’académisme de la musique classique et entre en 1968 dans le Groupe de Recherches Musicales qu’anime pierre Schaeffer. Il découvre ainsi une autre conception de la musique, tournée avant tout vers le son, et s’intéresse à la musique concrète (collages magnétiques) et plus particulièrement à la musique électronique : il utilise les premiers synthétiseurs expérimentaux. Son premier disque, La Cage, sort en 69, sans aucun succès. En 1971, il crée une sorte de scandale en faisant entrer la musique électroacoustique à l’opéra avec la musique de scène du ballet «AOR». Comme l’élitisme du GRM lui pèse, Jarre va s’essayer à communiquer avec un public plus large à travers différents moyens : jingles, musiques de films (Les Granges brûlées avec Alain Delon et Simone Signoret), génériques de télévision, sans renoncer pour autant à des oeuvres plus difficiles, comme en témoigne l’album confidentiel Deserted Palace. Par ailleurs, Jean-Michel profite de sa facilité de plume pour écrire des textes de chansons, mettant ainsi un pied dans le show-biz traditionnel. Patrick Juvet, en pleine période «décadente» (paillettes et bisexualité), et Christophe («Les Paradis Perdus»), entre autres, ont recours à ses services.

:: Oxygène détonant ::
Cette activité de parolier ne signifie pas que Jarre se désintéresse de la musique instrumentale. Au contraire. Le développement des synthétiseurs, qu’il s’est mis à collectionner, fait germer dans son cerveau le concept d’une musique électronique de portée universelle. Ni froide comme celle des « planants » allemands évoquant le vide des espaces intersidéraux, style Tangerine Dream ou Klaus Schulze, ni calquée sur le classique, façon Walter Carlos («Orange Mécanique») ou Tomita. Le pari semble risqué pour la plupart des majors, qui se gardent bien de tenter l’aventure. L’indépendant Francis Dreyfus* (disques Motors) est pratiquement le seul à croire en l’idée de Jean-Michel, et il ne le regrettera pas. A la surprise générale, le public s’enflamme pour la musique synthétique de Jarre, dès la sortie de l’album Oxygène, en 76. En France d’abord, ce qui lui vaut l’incompréhension de la critique, pour qui le succès a toujours quelque chose de suspect. Puis dans le monde entier, y compris dans les pays anglo-saxons, peu sensibles d’habitude aux productions françaises, à partir de 77. L’album figure dans les charts américains (N° 78) et les charts britanniques (N° 2), la perfide Albion réservant même un triomphe en simple à la quatrième partie de l’album (les morceaux n’ont pas de titres).

:: Concorde ::
Coup de chance ou révélation d’un authentique talent novateur ? Equinoxe, longuement peaufiné, parait à la fin de 78 et lève les derniers doutes. L‘album est aussi bien accueilli qu’« Oxygène ». Avec Jarre, la musique synthétique quitte définitivement les cercles restreints des babas fumeurs de pétards ou des cadres fumeurs n’achetant des disques que pour tester leur chaîne à dix bâtons, pour se glisser au creux de toutes les oreilles. A tel point que Jean-Michel est élu parmi les cinq hommes de l’année du magazine «People», l’équivalent américain de «Paris-Match», sans pour autant se laisser aller à jouer sur son physique avantageux de séducteur latin. Jarre forme d’ailleurs un couple idéal avec sa (seconde) femme, l’actrice Charlotte Rampling. Passionné d’images (il cite plus volontiers des cinéastes que des musiciens parmi ses influences), Jarre renoue avec la musique de film en composant la B.O. de «La Maladie de Hambourg» de Peter Fleischmann. Et il va monter un extraordinaire spectacle audio-visuel pour son premier concert, conçu comme un événement et une fête: un million de Parisiens répondent à son invitation, le 14 juillet 79, place de la Concorde. Ce show démesuré et retransmis en direct à la télévision lui vaudra d’entrer dans le « Livre Guinness des Records ».

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:: Nuits de Chine ::
Fort de cette expérience, Jarre va ensuite créer un événement encore plus médiatique, après avoir sorti Les Chants Magnétiques («Magnetic Fields» en anglais, jeu de mots en moins), début 81. En octobre de cette même année, il devient le premier musicien occidental contemporain de renom à franchir le rideau de bambou en emportant dans ses valises plus de vingt tonnes de matériel : une véritable aventure. 150000 Chinois assistent à ses shows à Pékin et Shanghai. Ces concerts sont retransmis par la télévision et la radio, touchant près de 30 millions de téléspectateurs et 500 millions d’auditeurs dans le monde entier. Jean-Michel a composé vingt minutes de musique pour un orchestre traditionnel chinois de trente-quatre musiciens, célébrant ainsi la rencontre de l’Orient et de l’Occident, du vénérable et du moderne. Un double album, "Les Concerts en Chine", et une vidéo réalisée par la chaîne anglaise A TV sortiront en 82. Loin de ne viser que le gigantisme, Jarre sortira son album suivant, «Musique pour Supermarché (clin d’oeil humoristique à ses détracteurs), à… un seul exemplaire, vendu aux enchères à l’Hotel Drouot au profit de jeunes plasticiens en juillet 83. Et plus sérieusement, «Zoolook» (fin 84) viendra couronner dix-huit mois de voyages et d’enregistrements à travers les musiques et les cultures.

:: Lyon, Texas ::
Visant toujours plus haut, littéralement, Jarre compose le premier thème destine à être joue dans l’espace, au saxophone, par l’astronaute Ron McNair. La tragédie de l’explosion de la navette Challenger en décidera autrement. Du coup, le concert de Jean-Michel prévu de longue date à Houston, au Texas, le 5 avril 86, ne commémore pas seulement le 150ème anniversaire du grand état sudiste. Il est aussi dédié à la mémoire des astronautes disparus et mêle les nombreuses prouesses technologiques, telles la harpe laser de Bernard Szajner ou les projections sur un Kilomètre de front de gratte-ciel, à l’émotion la plus simplement humaine. Le million et demi d’américains venu découvrir le phénomène en reste ébahi, et le lancement mondial – on n’ose dire mise sur orbite, au vu des circonstances – de l’album « Rendez-vous » est assuré. Pour le dernier concert en date de Jarre, début octobre, à Lyon, c’est le Pape lui-même qui s’avoue fasciné par le spectacle: intégrant la situation géographique particulière de la ville, entre collines et rivières, l’artiste en fait l’un des acteurs du show. Que pourra encore trouver ce musiciens hors-normes pour nous surprendre ? La réponse appartient à l’avenir, qu’il sait si bien préfigurer Oxygène, marque une borne dans l’histoire de la musique (on ne parlera pas de rock) synthétique, par sa richesse de textures ne se référant à aucun son connu, alternant harmonieusement passages «climatiques» et pièces aux mélodies aguichantes, comme la fameuse «Part 4», Une démarche approfondie dans «Equinoxe», qui varie les ambiances autour d’un thème central, «Les Chants Magnétiques» est si l’on veut plus terre-à-terre, en intégrant – et distanciant, à la façon hyper-réaliste – des éléments plus reconnaissables qu’à l’accoutumée, jusqu’au clin d’oeil «La Dernière Rumba»). Les Concerts en Chine bénéficie de la chaleur de la scène et de l'«inspiration du voyage, loin de simples clichés touristiques, Et «Rendez-Vous» illustre tous les aspects de l’art de Jarre, de la mélodie facile aux morceaux en apesanteur, avec un lyrisme nouveau.

:: Le meilleur album ::
Zoolook, comme d’une autre façon "Les concerts en Chine", est un disque de rencontres. ce qui exclut le risque de la stérilité, Rencontre avec d’autres musiciens novateurs. certes, comme Laurie Anderson, Adrian Belew (guitariste chez Zappa, Talking Heads et King Crimson) ou Marcus Miller (bassiste et arrangeur de Miles Davis), Mais aussi rencontre d’autres cultures, avec un très intéressant travail sur des voix s’exprimant dans les langues les plus diverses et sculptées par I’electronique, Par ailleurs, l’un des disques les plus énergiques de Jarre, à travers des rythmes humanises et marques. Le plus rock, si I’on veut.

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28 janvier 2014

Jean-Michel Jarre en images (La Nouvelle République, 03/07/1987)

coupure presse,1987,livrePour ceux qui n’ont pu le voir à , Houston, Pékin ou Lyon, les éditions Olivier Orban publlent un livre abondamment illlustré sur Jean-Michel Jarre, un des musiciens français qui s’exporte le mieux puisqu’on estime que ses disques se sont vendus à 30 millions d’exemplaires dans le monde. L'ouvrage est signé par Jean-Louis Remilleux, journaliste au Figaro-Magazine et surtout lyonnais comme Jean-Michel Jarre qu’il a suivi dans les coulisses et sur les différentes scènes du monde.
Ce livre, qui se feuillette comme un album-souvenir, est riche d’une abondante iconographie signée par des photographes aussi renommés que Arnaud de Wildenberg ou Piotr Lanski, avec des clichés de Charlotte Rampling, épouse de ce « coureur de sons ».

Lorsqu’on s’exprime avec des sons impalpables, des notes invisibles, écrit Jean-Michel Jarre, le livre est une manière de fixer l’éphemère". Ce que s’efforce de faire Jean-Louis Remilleux à travers ces instantanés qui mènent le lecteur du "Stade des ouvriers" à Pékin, à la place Bellecour à Lyon lors du dernier voyage en France du pape, le tout très blen servi par Vincent Lery, responsable de la conception graphique de cet objet de luxe. Préfacé par I’auteur de "2001, I’odyssée de l’espace", Arthur C. Clarke – un de ses admirateurs – le livre ouvre une, porte sur l’univers magnétique du compositeur , un monde où technologie et tradition font bon ménage à l’image de cet ancien élève de Karl-Heinz Stockhausen [Note du bloggueur: Il y a confusion avec Pierre Schaeffer] qui, au fond du coeur, est toujours, resté fidèle aux berges du Rhône où il a usé ses culottes, courtes.

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24 janvier 2014

Jarre et le Pape'Art (Télé K7, 11/06/1987)

Jean-Michel Jarre fait les choses en grand, ou ne les fait pas. Le 11 juin, il ne se contente pas d’être l’invité d’une des émissions d’ Antenne 2, mais passe la journée sur la chaîne. Le "prince du laser" inaugure ainsi une formule nouvelle de la deuxième chaîne, qui accueillera régulièrement une personnalité pendant 24 heures. A 6 h 45, Jean-Michel Jarre ouvre I’antenne avec Roger label, pour Telematin. Il enchaîne avec Matin Bonheur et le journal de 13 heures, qui doit être présenté en direct de son domicile de Croissy-sur-Seine. Puis, C’est encore mieux l’après-midi et le journal de vingt heures recevront à leur tour le musicien. La retransmission du spectacle réalisé par Jean-Michel Jarre à I’occasion de la venue du pape à Lyon, en octobre dernier, constituera le point d’orgue de cette journée spéciale. Neuf mois après le mégaconcert qui a réuni sur les bords de la Saone plus de 100.000 personnes, la télévision offre aux téléspectateurs le dernier bébé de Jean-Michel Jarre. "Le spectacle de Lyon m’a énormément touché, » raconte Jean-Michel Jarre. Le cadre était très poétique, et c’est la ville où j’ai grandi, A l’endroit même où nous jouions, je me baladais avec ma grand-mère quand j’étais gosse." Sans doute la présence du pape a-t-elle contribué à faire de ce concert un événement très particulier. A mille lieues des paillettes et des strass du show-business. Mais proche de la ferveur qui se dégage de toutes les grandes messes musicales. « J’avais rencontré le pape la veille du concert, poursuit Jean-Michel Jarre. C’est un homme extraordinaire, plein de charisme. Et j’ai su par le cardinal Decourtray que le spectacle lui avait beaucoup plu.»

:: La sensation de l’acrobate ::
Tourné par Jean-François Gauthier, le film du concert fait d’ailleurs bien ressortir I’intensité de ce rendez-vous éphémère : "Je n’avais pas dormi depuis un mois. Unique et non-reproductible, ce genre de spectacle oblige à se concentrer et à se déterminer pour un moment précis, le point final. C’est très excitant de savoir que la première sera aussi la dernière. Tout peut arriver. On a la sensation de l’acrobate devant le saut de la mort." Les émotions fortes, Jean-Michel Jarre commence à connaître. A Houston, en avril 1986, un million et demi d’Américains s’étaient rassemblés autour de lui pour fêter le 25è Anniversaire de la Nasa. Sur scène, 7 musiciens manipulaient 45 claviers de synthétiseurs, face à 200 jeunes choristes vêtus de blanc, façon astronaute. 4 projecteurs de DCA et 8 canons laser mêlaient leurs faisceaux lumineux dans la nuit texane. Et sur les murs géants des buildings, I’histoire des U.S.A. défilait en images. Un délire made in France ! "Autour du pape, poursuit Jean-Michel Jarre, le concert de Lyon était plus chargé de tradition que celui de Houston, qui symbolisait la modernité de la Nasa. Mais dans les deux cas, on reste près du ciel… !" Jean-Michel Jarre, un livre de Jean-Louis Remilleux, doit sortir en librairie au début du mois de juin. "Lorsqu’on s’exprime avec des sons impalpables, des notes invisibles, écrit Jean-Michel Jarre, le livre est une manière de fixer l’éphémère." Avec Oxygène, Les concerts en Chine, Zoolook et Rendez-vous, le fils du compositeur Maurice Jarre a vendu près de 30 millions de disques. Où ce musicien pas comme les autres trouve-t-il son inspiration ? "Chaque spectacle est un peu un brouillon pour le suivant. Mais ce qui m ‘inspire, c’est une somme de choses. Le son de la pluie, le film que j’ai vu la veille, une discussion… Ce sont toutes ces petites impressions qui donnent naissance a une idée musicale."

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