28 février 2014
Jean-Michel Jarre à Houston (Télérama, 01/09/1986)
Pour évoquer le concert de Jean-Michel Jarre à Houston, Texas, j’ai convoqué mon ordinateur personnel qui arrache une volée de chiffres : 5 avril 1986. Un million et demi de spectateurs. Jean-Michel Jarre, trente-huit ans. Sept musiciens. Quarante-cinq claviers de synthétiseurs. Choeurs de 200 enfants. Quatre projecteurs de DCA. Huit canons-laser bombardant de lumières des gratte-ciel de plus de 300 mètres, sur un front de un kilomètre. Soixante-dix techniciens français. Cent vingt assistants américains. Le tout participant aux festivités du 150è anniversaire de l’Etat du Texas et au 25è anniversaire de la NASA. Jarre, lui, a dédié le concert à son ami Ron Mac Nair, mort dans l’explosion de «Challenger »…
Encore des chiffres ? Pour enregistrer ce concert, iI a fallu déployer quatorze caméras au sol, une Louma et deux autres cameras dans des helicoptères. Le film dure cinquante-deux minutes. II a été vendu à quatorze pays étrangers. Aux commandes, Bob Giraldi et Antony Payne, les réalisateurs de clips comme « Beat it » de Michael Jackson, «Say say say» avec Jackson et Paul Mc Cartney, «Hello» de Lionel Richie…
Toujours des chiffres ? En 1976, l'album «Oxygène» de Jarre s’est vu proclamer numéro un dans les hits du monde entier. En 1979, le concert de Jarre à la Concorde a rassemblé un million de spectateurs. En 1981, les concerts à Pékin et Shanghai comptent 150000 spectateurs, 30 millions de téléspectateurs et 500 millions d’auditeurs à la radio. En 1983, le compositeur sort un seul exemplaire, vendu aux enchères à I’Hôtel Drouot, de « Musique pour supermarché ». En 1985, «Zoolook» sort dans 40 pays. A ce jour, Jean-Michel Jarre a vendu 30 millions d’albums dans le monde. Si on allait écouter la «Petite musique de nuit» en regardant les étoiles filantes ?
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12 février 2014
Les tribulations de Jean-Michel Jarre en Chine (Télérama, 1/1/1982)
17 tonnes de matériel: 40 claviers, 35 amplis.13 haut-parleurs, 20 synthétiseurs, 1 batterie électronique,1 harpe à laser, plusieurs ordinateurs, le tout dirigé depuis un tableau de bord digne d’un valsseau spatial. II y a tout juste un an, Jean-Michel Jarre donnait cinq concerts en Chine, filmés par Andrew Piddington. C’est ce reportage que vous verrez mardi sur TF1 à 21 h 35.
C’était le 21 octobre 1981 à Pékin ou 20000 personnes avaient pris place dans le «Stade des Ouvriers» pour assister à son premier concert. Le fils du compositeur Maurlce Jarre («Lawrence d’Arabie» «Dr Jivago»), mari de Charlotte Rampling, devenait ainsi la première pop-star admise à jouer une musique ~ jusque-là – bourgeoise et décadente » .
"Enfant, je rêvais de la Chine, raconte Jean-Michel Jarre. Elle m’attirait un peu comme unt fruit défendu. Le mythe de l’Empire du Milieu était d’autant plus fort que le cinéma et les bandes dessinées I’amplifiaient sans cesse. C’est après mon spectacle du 14 juilllet 1979 à la Concorde, que Francis Dreytus, mon producteur et moi-même avons eu I’ldee de tenter la même chose en Chine. Pour tout le monde notre projet était insensé". Décembre 1979. Jean-Michel Jarre effectue un premier voyage de prise de contact avec les officiels chinois et les personnalités de la radio et de la télévision. Juillet 1980. Le feu vert est accordé.
Un petit synthétiseur sous le bras. Il y retourne en février et juin 1981, pour une série de mini-concerts. Les autorités chinoises avaient entendu parler du spectacle de la Concorde. Je ne voulais surtout pas leur forcer la main. Pour tester les réactions du public. Ils ont diffusé quetques extraits de mes albums Oxygène, Equinoxe et Les chants magnétiques à la radio nationale. Ma musique correspondait à l’idée qu’ils se faisaient de la musique futuriste et progressiste. Le grand jour est arrivé. Pour alimenter l'immense scène en électricité, on a coupé le courant d’une usine toute proche et diminué des trois quarts celui du quartier adjacent. Alors que le salaire moyen d’un travailleur chinois oscille autour de 200 F par mois, chaque spectateur paye sa place entre 1,50 F et 3,50 F (à Shangaï, elles se vendront jusqu’à 40 F au marché noir et aux deux concerts initialement prévus, Jean–Michel en ajoutera un troisième).
Elle se presse aux guichets cette foule où dominent le kaki et les tenues de travail grises et bleues. A la tribune officielle, le vice-présldent de l’Assemblee natlonale populaire, Panchan Lama Ederni, représente Tien Tsao Ping. Blen entendu, l’événement est retransmls simultanément à la radio et à la television. Après une explication en règle, la speakerlne en robe de mousseline annonce Jean-Michel Jarre qui, très élégant dans son smoking blanc, fait une entrée majestueuse, avant de s’installer aux claviers et d’attaquer les premières notes. Et ils sont fascinés ces Chinois. Eux qui ont lnventé le feu d’artifice, sont émerveillés par ce « Son et lumière » venu de France. Certes l’enthousiasme n’est pas celui des concerts occidentaux, mais ils sont stupéfiés par cet étalage de matériel. ils sont surpris lorsqu’à sa propre musique ponctuée de rayons lasers et de projections traçant les mots «Chine», «Pékin», «Jarre», Jean-Michel mêle celle des instruments traditionnels chinois comme le zheng, sorte de harpe triangulaire. lls sont fiers enfin lorsque les 35 musiciens du conservatoire national de Pékin, dirigés par Huang Feili, entament «Barques de pêche au soleil couchant», leur mélodie traditionnelle.
"Il était capital d’intégrer les Chinois à la réalisation du projet. Aussi bien sur le plan artistique que technique. Pendant la tournée, chaque techniclen français a été assisté de son homologue chinois. Sur le plan des valeurs humaines, la concurrence, l’argent, le temps et le sexe sont des mots dont la signification chinoise est totalement opposée à la nôtre. Aussl entre Chinois et Européens, les rapports s’établissent-ils à un autre niveau, celui de la connalssance intuitive. Car dans ce pays ce qui n'est pas dit est plus important que ce qui est dit. Je crols que c’est pour cela que nous avons réussi. Dorénavant, je n’ai plus qu’une envie, retourner en Chine."
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14 novembre 2012
Interview sur les instruments au studio Bougival par Télérama
Entretien vidéo avec Jean Michel Jarre qui nous fait découvrir ses synthétiseurs dans son studio à Bougival en région parisenne. Il est le parrain hors du commun des dixièmes Nuits Sonores, à Lyon, du 16 au 20 mai.
Jean Michel Jarre nous a reçu [les journalistes de Télérama] dans son studio, entouré de ses synthétiseurs historiques, qu'il nous présente, comme le VCS-3, l'ARP 2600 ou encore le Theremin, ainsi que le petit dernier, la mini harpe laser. Il nous parle aussi des Stones, de Pink Floyd, de Moby ou encore de U2.
Interview et réalisation : Odile de Plas et Jean-Baptiste Roch
05:57 Publié dans Interviews / Presse, Interviews vidéos |
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