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31 décembre 2013

Article du Monde sur Les Douze rêves du soleil (29/12/1999)

Le compositeur et joueur de clavier français présentera "Les Douze Rêves du Soleil", un spectacle où les projections vidéo, les jeux de lumières et les mélodies électroniques sont combinés

:: SON ET LUMIÈRE ::

Alors que la plupart des projets pharaoniques de stars pour célébrer le passage à l’an 2000 ont été annulés ou révisés à la baisse, Jean-Michel Jarre aura mené jusqu’au bout Les Douze Rêves du Soleil. A la tête d’une troupe de mille personnes, le musicien français présente sur le plateau de Guizeh un gigantesque son et lumière, » un opéra électronique » inspiré d’un épisode concernant Râ, le dieu Soleil. Ce spectacle, au coût de 60 millions de francs, fait l’objet de violentes critiques en Egypte liées à sa date, pendant les dix derniers jours du ramadan. Surtout, le 1er janvier 2000 n’a de sens que pour 1 % des habitants de la vallée du Nil.

Il y a quelques mois Les Douze Rêves du Soleil n’auraient pu être qu’une manifestation parmi d’autres noyées dans les cérémonies officielles estampillées an 2000. Dans la grande foire aux événements avaient été annoncées des prestations de David Bowie au bout du bout de la Nouvelle-Zélande, de Michael Jackson, des Rolling Stones, de Pink Floyd et de quelques autres stars de réputation internationale. Mais, suite à l’annulation ou à une révision à la baisse de la plupart de ces projets, c’est vers le spectacle que Jean-Michel Jarre devrait présenter dans la nuit du 31 décembre 1999 au 1er janvier 2000 sur le plateau de Guizeh, devant les pyramides de Chéops, Chéphren et Mykérinos, que se tournent tous les regards. Et en premier lieu ceux des caméras chargées de fournir des images des différentes célébrations aux deux consortiums (l’un britannique, l’autre américain) qui vont revendre aux télévisions des heures de programmes et qui recherchent en priorité du son et lumière à grand spectacle.

Au-delà de toute critique esthétique, Jarre a su, depuis son premier concert en plein air, place de la Concorde, à Paris, le 14 juillet 1979, combiner des projections vidéo, des jeux de lumières, sa musique aux mélodies évidentes, dont la techno actuelle reproduit à l’envi certains des éléments, à une mise en scène des lieux où il s’installe. Dans un studio de répétition à Vanves (Hauts-de-Seine), peu de temps avant son départ pour Le Caire à la mi-décembre, Jean-Michel Jarre explique une nouvelle fois que ses concerts "ne sont pas des concerts tout à fait comme les autres. On me dit souvent que je fais des choses spectaculaires, mais il ne faut pas confondre la taille et l’échelle. Quand on est en extérieur, l’échelle est différente, le plafond est plus haut, les perspectives sont différentes. J’aime bien l’idée du concert unique. On arrive comme des saltimbanques, on s’installe sur la place du village et on repart discrètement le matin". Sauf que dans son cas il lui faut bien admettre que les places de village ont une superficie de plusieurs hectares, que les saltimbanques transportent plusieurs tonnes de matériel et que, bon an mal an, les spectateurs se comptent en centaines de milliers, voire en millions de personnes. De l’artisanat à grande échelle.

:: ASPECT FITZCARRALDO ::
Après la Concorde, Houston, pour le vingt-cinquième anniversaire de la NASA, les quais de la Saône, à Lyon, pour la visite du pape Jean Paul II, les docks de Londres, Pékin, le Champ-de-Mars, l’université de Moscou, le parc du château de Versailles et d’autres lieux (dont, plus traditionnellement, des salles de spectacle fermées), Jarre et une troupe de près de mille personnes (ses musiciens, des musiciens traditionnels égyptiens et nubiens, l’orchestre de l’Opéra du Caire, des gens de spectacle, des techniciens locaux et des équipes européennes) prendront pour décor le désert de sable et les pierres des pyramides.

Sur le papier l' "opéra électronique" de Jarre a de l’allure, pour qui aime le genre. L’ancien élève de Pierre Schaeffer au Groupe de recherche musicale, parolier de Françoise Hardy ou de Patrick Juvet, auteur de musiques pour des spots publicitaires, s’est inspiré d’un épisode de la mythologie égyptienne (Râ, le dieu Soleil, passe en barque chaque nuit sous douze portes qui symbolise douze états différents de l’homme) pour découper son spectacle en douze étapes. Début après la dernière prière au coucher du soleil et fin avec le premier appel à la prière au lever du soleil. Le temps, l’éternité, la mémoire, le courage, l’innocence, la liberté seront évoqués à cette occasion. Au début du spectacle, des sons naturels accompagneront des projections sur les façades des pyramides. A partir de 22 h 30, Jarre et les différents musiciens s’installeront sur une scène érigée à distance des pyramides pour un mélange d’anciennes compositions, de thèmes écrits pour la circonstance et d’extraits de son nouvel album, Métamorphoses (Dreyfus Music, sortie en février 2000). A 1 h 30, ce sera au tour des musiciens traditionnels de tenir la vedette avant le retour de Jarre pour un final à l’aube.

Le tout sera filmé par le Britannique Mike Mansfield, un spécialiste des tournages de concerts pour la télévision. Dès la conception, qui remonte à l’hiver 1997, à la demande de l’Etat égyptien et en particulier du ministre de la culture, Farouk Hosni, j’ai tenu compte du fait que cela devait être filmé. J’espère que l’on arrivera à filmer la nuit, les petites choses dans les coins, les allumés qui vont de rave en rave dans le monde et qui sont attendus, en même temps que l’aspect Fitzcarraldo, démesuré, de cette aventure. Il faut que l’on s’approche des pierres, qu’on en sente la matière. Pour des raisons de sécurité et de protection du site, la capacité d’accueil des spectateurs payants a été limitée à cinquante mille personnes. Dix mille d’entre elles seront des privilégiés qui, contre la somme de 400 dollars (394,30 euros, 2 586,45 francs), seront à l’abri du froid dans des tentes où un buffet "cinq étoiles" sera servi et le concert diffusé sur des écrans géants. En face de la scène, en extérieur, il en coûtera 20 dollars (19,72 euros, 129,32 francs) pour les habitants et 50 dollars (49,29 euros, 323,31 francs) pour les étrangers pour assister à la même nuit.

:: DÉPLACEMENTS CONTRÔLÉS ::
A Paris, le producteur Jean-Claude Camus, habitué des grandes entreprises, notamment avec Johnny Hallyday, estime que le gouvernement égyptien ne devrait pas récupérer beaucoup d’argent sur un investissement de près de 60 millions de francs qui sur place a été régulièrement critiqué, comme l’a été la tenue du spectacle. "Pour la production dont j’ai la charge", explique Jean-Claude Camus, "c’est un coût de 45 millions de francs, dont 5 pour les transports. Quant à la somme de 400 000 dollars qui a été annoncée comme cachet pour Jean-Michel Jarre, si elle atteint moins de la moitié ce sera le maximum." Si à ce jour il n’y a pas eu de menaces sur les équipes qui préparent le spectacle, les routes qui mènent au site sont protégées par des militaires et le moindre déplacement est contrôlé. Une ambiance qui tranche nettement avec le message humaniste que Jarre s’applique soigneusement à transmettre.

La chaîne de télévision M6 diffusera, en différé, la partie du concert où Jean-Michel Jarre sera présent tandis que Radio FG le diffusera en direct avant un programme de musiques électroniques.

17:05 Publié dans Interviews / Presse | | Tags : 1999, égypte, coupure presse, le monde |  Facebook | | |

30 décembre 2013

Un documentaire à venir sur l'influence de Zoolook, 30 ans après

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Un documentaire intitulé Zoolook Rewind/Forward ou Zoolook 2014 prend prétexte des 30 ans de Zoolook pour prolonger l'expérience linguistique singulière entreprise dans l'album de Jean Michel Jarre : aller à la rencontre de 4 créateurs de nouveaux langages, à la manière de Laurie Anderson dans "Diva".
Le tournage de "Zoolook 2014" a eu lieu à Sao Paulo, Berlin, New York et Lagos.

Le projet, d'origine franco-luxembourgeoise et soutenu par le CNC, la Fondation du film du Luxembourg et l'UNESCO, devrait se concrétiser en Novembre 2014 à l'international. J'ignore pour l'heure le mode de diffusion.

Sources: http://www.a-bahn.com/#!zoolook/c1ufi ou http://www.a-bahn.com/ et http://vimeo.com/user23426387

12:55 Publié dans Ça parle de JMJ | | Tags : zoolook, zoolook experience, 2014, documentaire |  Facebook | | |

29 décembre 2013

Concert privé de Sochi du 20/12/2013 (Télévision russe)


Voici la retransmission du concert privé de Jean Michel Jarre à Sochi. Notez que les morceaux joués ont été considérablement tronqués ou coupés au montage, pour réduire la durée de l'émission de la chaîne NTV à 40 minutes seulement.
Merci à Radio Equinoxe pour la vidéo.
Voir la version longue ici

14:54 Publié dans Vidéo de concert | | Tags : 2013, sochi, russie, francis rimbert, claude samard |  Facebook | | |

27 décembre 2013

Article de Ouest-France sur les concerts en Chine (14/11/1981)

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Donner une série de concerts de musique électronique, dans une Chine qui, dix ans durant, sous le règne culturel de Mao, avait vécu au rythme lancinant des sept seuls opéras tolérés par la censure, tenait de la gageure. C’est pourtant le pari qu’a gagné fin octobre Jean-Michel Jarre avec ses lasers et ses synthétiseurs : cinq concerts, cent vingt-cinq mille spectateurs, une curiosité et un enthousiasme sans bornes.

"Cela été une oeuvre de longue haleine", raconte J.-M. Jarre. "Tout avait commencé avec les fêtes du 14 Juillet que j’avais animées en 1979, place de Ia Concorde. Les Chinois furent intéressés : c’était l’époque de leurs quatre grandes modernisations. Suivirent pour moi trois voyages à Pékin où je parlai de ma musique et expliquai mes instruments. Lors de ma première visite, je laissai d’ailleurs quelques uns de ces instruments sur place : il n’y avait à l’époque que deux pianos dans tout Pékln… "

La préparation fut longue et difficile. Et d’abord la préparation "idéologique" ; un tel spectacle était-il montrable ? Pouvait-on présenter à un "public vierge" une musique aussi nouvelle, alors que la Chine avait refusé d’accueillir les ballets classiques, la peinture contemporaine américaine ou les Rolling Stones ? Finalement, les Chinois se décidèrent à lancer l’invitation officielle tant attendue, partant du principe que les synthétiseurs, parfaitement nouveaux, ne pouvaient être "décadents" et qu’un Jean-Michel Jarre, à tout prendre, était sans doute moins "bourgeois" qu’un Beethoven… Restait la préparation technique. Elle dut beaucoup à I’improvlsation ; seize tonnes de matériel et soixante personnes. cela ne se manie pas comme un quintette, même lorsqu’on loge à deux par chambre. Les Chinois avaient en outre tenu à ce que les musiciens français et un orchestre traditionnel chinois interprètent ensemble une vieille mélodie folklorique. Jean-Michel Jarre avait donc dû répéter à Paris, enregistrer sur cassette puis envoyer à Pékin ladite cassette. Les Chinois, sur cette base, enregistrèrent à leur tour, avant d’envoyer à Paris une nouvelle cassette. Et ainsi de suite…

Fin octobre, ce fut enfin, à Pékin, la première. "Avec tous ses impondérables. On avait bien prévu l’électricité", se souvient Jean-Michel Jarre. "Mais les câbles s’arrêtaient dans le coulolr. Pour trouver les deux cents mètres manquant, II fallut faire venir des cables spéciaux du centre de la Chine: deux jours et demi d’attente… A Shanghai, ce fut pire encore: pour fournir au stade l’électricité nécessaire, ou prolonger dans I’obscurité un quartier entier de la ville…" Et puis, poursuit J.-M. Jarre, "Il fallait tenir compte à Pékln du fait que le dernier autobus est à 9 h 15 et que les officiels exigeaient un entracte pour aller faire pipi…" Le succès remporté fit vite oublier toutes ces petites difficultés. Et cela bien que les techniciens chinois, captivés par le spectacle, en aient souvent oublié de s’occuper de leurs projecteurs. Un succès total, surtout lorsque J.-M. Jarre descendit dans la salle pour faire jouer les auditeurs. La sécurité est alors intervenue brutalement, matraquant quelque cinquante personnes. "Vous ne devez pas recommencer, me prévinrent les autorités. Cette foule est Incontrôlable. Il peut y avolr des morts…"

Aujourd'hui, que reste-t-il de cette « première » ? La satisfaction d’avoir laissé là-bas le premier disque de musique occidentale moderne. La satisfaction aussi d’avoir permis la construction du premier synthétiseur chinois. La satisfaction enfin d’avoir apporté à des Chinois, curieux et amicaux, quelque chose de neuf. Mais à côté de ces satisfactions, une sourde inquiétude: celle que la Chine officielle ne se referme très vite sur elle-même, comme surprise de son audace.

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26 décembre 2013

Interview au Matin: "Revisiter Oxygène m'a fait du bien" (12/2007)

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:: Article publié le 16 décembre 2007 dans Le Matin :: On ne présente plus Jean Michel Jarre, l’un des Français les plus connus dans le monde. Trente ans après le succès effronté d’«Oxygène» et ses douze millions d’albums vendus, le musicien le remet au goût du jour.
"Quand j’ai fait «Oxygène», c’était chez moi, avec des moyens très modestes. Je m’étais dit qu’un jour je l’enregistrerais d’une meilleure manière. Alors qu’on parle de haute définition pour l’image et le son, j’ai réenregistré la version telle que je voulais l’entendre, avec les vieux instruments mais avec un son bien meilleur. C’est un concert sans public. Le public, c’est vous, devant votre écran de télévision", explique-t-il. Une version bonus permet même grâce à des lunettes fournies avec le DVD de visionner le concert en 3D. Rencontre avec un homme sur qui le temps n’a pas laissé de traces.

Quel regard portez-vous sur «Oxygène», trente ans après?
J’ai forcément un rapport affectif lié à cette musique qui a bouleversé ma vie personnelle et artistique. Ça m’a montré pourquoi je faisais cette musique et pas une autre. On a toujours considéré la musique électronique comme froide, robotique, alors que j’étais obsédé par le côté sensuel et organique des instruments.

Vous avez été un précurseur de la scène électronique. Que pensez-vous des suiveurs, comme Daft Punk?
Des groupes comme Daft Punk ou Air s’en sont sortis parce qu’ils sont de bons musiciens. Il n’y a pas de notion de progrès en matière de musique. Chaque génération apporte son lot de talent. Mais la musique électronique a charrié beaucoup d’ambiguïtés. On en a parlé à travers les DJ, or, au départ, ce ne sont pas des musiciens mais des passeurs de musiques des autres. Ce n’est pas du tout péjoratif mais c’est une autre activité. Ensuite, ces DJ ont voulu faire de la musique. Ce n’était pas très convaincant parce que ça n’était pas leur truc. On a tendance à assimiler la musique électronique à celles des dancefloors mais elle n’est pas un genre en particulier. C’est une manière de faire de la musique.

Qu’est-ce qui motive un nouvel album?
Souvent, des impulsions, des envies. Pour «Téo et Téa», j’ai traversé une période un peu compliquée dans ma vie privée et professionnelle et j’ai eu envie de faire un album assez dynamique, en utilisant des rythmes de dancefloor. Ce n’était pas un virage, juste une expérience. La notion de renouvellement est très dangereuse dans le trajet d’un artiste. Un artiste ne peut pas se renouveler; il a une chose à dire et il la dit toute sa vie de manière différente. Je pense qu’il est bon parfois de revenir à ses racines pour voir où l’on est sur le plan de l’identité artistique. Revisiter «Oxygène», psychanalytiquement parlant, m’a certainement fait du bien.

Vous êtes un pionnier et, pourtant, vous traînez une image de ringard. Comment l’expliquez-vous?
Je connais ça depuis toujours. A l’époque, «Oxygène» a été refusé par toutes les maisons de disque, c’était un ovni arrivé en pleine époque disco et punk. Je n’ai jamais été ni dans un mouvement ni reconnu comme appartenant à une vague particulière. Et les grands concerts que j’ai pu faire m’ont collé une image superficielle. On m’a souvent jugé sur les images de feux d’artifice sans nécessairement voir les raisons pour lesquelles je le faisais. On ne peut pas plaire à tout le monde et, finalement, je vis très bien avec cet état de confusion. Quand vous durez, forcément, à votre troisième album, vous êtes un vieillard. Alors à votre quinzième, c’est l’époque des dinosaures!

Pourquoi avez-vous si longtemps privilégié les concerts à l’extérieur?
Il y a plusieurs explications. D’abord, j’ai un côté un peu claustrophobe, et puis la musique électronique est une musique de laboratoire, de studio. On a envie de sortir, parfois. La troisième raison, plus profonde, c’est que j’ai envie d’entendre cette musique en extérieur. On est dans une époque où les lieux de concert cessent d’être des théâtres pour devenir des salles de congrès: il y a un congrès de parti politique le lundi, un match de boxe le mardi, une réunion de publicitaires le mercredi, et vous passez le jeudi, dans des ondes qui sont un peu contradictoires. Instinctivement, j’ai voulu investir des lieux plus vierges.

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