06 mars 2013
Quelques opinions sur Zoolook
Voici une sélection d'opinions sur Zoolook recueillies sur Amazon.fr:
Opinion 1: Jean Michel, pionnier de la musique électronique dans les années 70 (Oxygène), va faire évoluer sa musique dans les années 80. Il va la dynamiser par un beat typiquement 80's et s'entourer d'un groupe avec un guitariste, un batteur et un bassiste qui n'est autre que le grand Marcus Miller (venant tout droit du dernier groupe de Miles Davis et qui a sorti d'excellents albums solo depuis). Pour le reste, la touche JMJ est toujours là et unique avec ses mélodies de synthé pop riches et originales et ses fameux samples vocaux, enregistrés dans 25 langues différentes, malmenés, trafiqués dans tout les sens pour un résultat unique et inégalé encore aujourd'hui. Tout cela donne une ambiance très futuriste et l'apport du slap tonique de Marcus Miller (tout comme les beat) est très enrichissant (Zoolook, Zoolookologie et Ethnicolor) sans être trop envahissant (une chanson sur deux environ). Cet album précurseur et référence n'a vraiment toujours pas pris une ride vingt ans plus tard.
Opinion 2: Rupture totale pour Jean-Michel Jarre en 1984 avec la parution de ce quatrième album qui n'a plus rien à voir avec les trois précédents; rupture à tous points de vue : les synthétiseurs ne sont plus les seuls instruments, rythmes nouveaux inspirés d'autres cultures, et surtout apparition de la voix... des voix samplées, trafiquées, parlées, chantées, s'exprimant dans toutes sortes de langues et dialectes et faisant partie intégrante du tissu sonore tout en en constituant le matériau principal.
Des invités de prestige viennent enrichir de leur savoir-faire cet album novateur et multicolore : Adrian Belew, Laurie Anderson, Marcus Miller...
Les titres les plus intéressants sont les deux premiers, les plus longs, qui fourmillent de détails, d'idées, de couleurs. Dans "Diva", construit en deux parties, l'une tout en douceur, l'autre au rythme chaloupé, c'est Laurie Anderson qui déclame des mots sans lien apparent entre eux, alors que "Ethnicolor" est un titre mouvant, tout en subtilités et contrastes; s'il commence doucement, son finale est beaucoup plus énergique, appuyé par une vraie batterie, ce qu'on avait jamais entendu auparavent chez le musicien français.
Les morceaux de la seconde partie du disque sont beaucoup plus courts et simples dans leur construction; on retrouve comme sur les précédents albums de JMJ le traditionnel titre mélodique et rythmé fait pour accrocher tout de suite l'oreille voire les radios ("Zoolook"), et même deux ("Zoolookologie" étant de la même trempe); les trois autres contrebalancent avec des climats plus ambiant, mais non dénués d'inventivité voire d'humour ("Blah Blah Café").
Au final, un étonnant et attrayant patchwork musical, que l'on pourrait rapprocher d'oeuvres contemporaines comme "My Life In The Bush Of Ghosts" de David Byrne & Brian Eno sorti en 1981, ou encore du splendide "Arrows" de Steve Shehan datant lui de 1990, mais plus dans l'esprit que dans la forme, tellement celle-ci reste unique dans son audace et son originalité.
Même si ce disque tranche avec les trois premiers, il est quand même typique d'un musicien qui, depuis le début de sa maintenant riche discographie, n'en fait qu'à sa tête, évolue sans cesse en repoussant les frontières et qui finalement ne ressemble à personne d'autre.
Opinion 3: Jean Michel Jarre a souvent eu l'habitude de privilégier une musique douce et mélodique plutôt que de risquer de véritables innovations. Au début des années 80, cependant, son travail sur l'échantillonage l'a progressivement mené à des morceaux très étranges, dérivant la voix de diverses manières. Le point culminant de ce travail est Zoolook. Je crois que cet album ne laisse personne indifférent... les fans de la première heure, se pâmant à l'écoute d'Oxygène et d'Equinoxe ont pu se sentir trahis en entendant ces sons étranges, exotiques et cette musique moins mélodique, plus ambiante. Personellement, je trouve que c'est le seul chef d'oeuvre de Jarre, le seul album qui ait vraiment un caractère unique. A tout le moins, c'est un disque qu'il faut essayer, ne fut-ce que pour élargir ses horizons.
Opinion 4: Zoolook est un album expérimental sans pour autant être "prise de tête", il n'a rien a voir avec les autres albums de Jean-Michel Jarre. Il y a 1 ou 2 titres faciles d'écoute les 5 autres titres sont beaucoup plus spéciaux. Ca va du très rythmé au planant...
Dans plusieurs morceaux des enregistrements vocaux en plusieurs dizaines de langues sont samplés et intégrés aux autres instruments pour composer des musiques électroniques (J-M J a-t-il inspiré Deep Forest?), ces morceaux sortant de l'ordinaire demandent plusieurs écoutes attentives. J'avais noté la participation à cet album de Laurie Anderson, et Marcus Miller est aussi de passage pour des touches de Basse qui claquent.
Je me souviens qu'aux Etats Unis l'album avait reçu un Prix important dans le monde de la musique, un prix du genre "Meilleur disque instrumental de l'année" décerné par des critiques, ou quelque chose comme ça. Mais je reconnais volontiers qu'un Prix ne signifie pas forcément "qualité". A mon avis cet Album de Jarre n'a pas connu le succès commercial qu'il méritait.
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05 mars 2013
Interview à Resident Advisor (4 mars 2013)
Jean Michel a accordé une interview à Resident Advisor où il parle notamment du choix des morceaux pour la compil Infiné, de ses coups de coeur du moment en électro, du vingtième siècle et du vingt-et-unième siècle, de l'avancement de son projet d'académie de la musique électronique à Londres, dans un quartier dédié aux nouvelles technologies, et enfin il glisse un mot sur ses deux projets d'albums.
L'interview en anglais
La traduction Google
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04 mars 2013
Statistiques du blog pour février 2013
Repli de fréquentation par rapport à janvier :
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J'espère faire mieux ce mois-ci !
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03 mars 2013
Les paradoxes de Jean Michel Jarre (Slate, 25 Mars 2010)
Certains voient en lui le plus grand musicien d'ascenseur du XXe siècle, quand d'autres crient volontiers au génie... à commencer par l'intéressé lui-même.
Jean Michel Jarre (ça s'écrit bien sans trait d'union, l'homme y tient!) a accordé au Journal du Dimanche du 14 mars une longue et intéressante interview. Le plus intéressant reste encore à lire sous l'article, dans le champ des commentaires. Un internaute lance: «Un mec quand même assez fascinant même si sa musique m'indispose.» Le second lui répond: «Moi, c'est l'inverse: je trouve sa musique fascinante, mais c'est le mec qui m'indispose...» Toute la complexité de Jean Michel Jarre est ainsi résumée.
C'est peut-être le musicien français le plus connu à l'étranger, et l'un des rares à avoir franchi le cap des 50 millions d'albums vendus. Capable du meilleur comme du pire (on lui doit les paroles des Mots Bleus de Christophe, mais aussi la musique de J'te flashe, J'te Love de Pierre Palmade), c'est finalement un des artistes français dont l'image est la plus brouillée. Peut-être parce que, paradoxalement, il n'a jamais cherché à la travailler.
A la faveur d'une nostalgie assez récente pour le vintage électronique sous toutes ses formes (instruments électroniques analogiques, premiers jeux vidéos, etc.), la poésie naïve et désormais rétro futuriste des nappes de synthé des années 1970 connaît une nouvelle jeunesse. Et si l'heure de la réhabilitation avait enfin sonné pour celui qu'on aura pris pendant quarante ans pour le Richard Clayderman du synthétiseur? Jean Michel Jarre - qui joue à Bercy le 25 mars, presque un concert entre potes pour l'homme qui a réuni plus de 3 millions de spectateurs à Moscou en 1997 - redevient citable, interviewable et même analysable... Et il y a des signes de retour en grâce qui ne trompent pas. Interview fleuve du magazine Technikart en décembre; couverture et re-interview hommage dans Trax, «le magazine des musiques électroniques» (numéro de mars 2010); citation comme référence et influence par les musiciens de la scène électronique française les plus en vue du moment (Turzi, Sébastien Tellier, Koudlam) ou par des DJs stars (Vitalic, Joachim Garraud).
Jarre est un personnage plus complexe qu'il n'y paraît. Amusons-nous à instruire à charge et à décharge, à la manière d'un album de Jean Michel Jarre: Paradoxes I à V.
Paradoxe I
Il fait de la musique d'ascenseur, de l'électro-soupe. Oui, mais ça personne ne le conteste. C'est le premier à assumer son côté variétoche. En jouant ses trois notes de mélodie sur ses claviers et ses synthétiseurs, il montre au public que la musique électronique se construit par couches superposées qui, prises individuellement, ne constituent pas vraiment des prouesses techniques. Tout le contraire des DJs qui bluffent leur public en s'installant derrière un rack obscur de sampleurs ou de boîtes à rythme (même s'il en est lui-même un fervent utilisateur...). Et puis la harpe laser à faisceaux verts, c'est quand même plus rigolo que le MacBook sur scène. Quoiqu'on pense de ses compositions, Jarre restera célèbre pour ses records (de concerts, de ventes d'album) mais aussi pour son intuition: avoir compris que la musique électronique était une chose un peu abstraite, désincarnée aux yeux du grand public. Ses shows ont ainsi permis de placer des images sur cette musique du futur, de l'ancrer dans un paysage visuel mais aussi symbolique (du quartier moderne de La Défense aux vingt-cinq ans de la Nasa à Houston en passant par les Pyramides, les lieux de ses mégas concerts ont rarement été choisis au hasard).
Paradoxe II
Elève de Pierre Schaeffer, l'inventeur de la musique concrète, Jean Michel Jarre a une formation musicale plus que respectable. Il a travaillé pour le GRM (Groupe de Rcherches Musicales) où furent inventés et testés avec plusieurs décennies d'avance les outils de base des DJs et producteurs électro actuels. Jarre a très tôt l'ambition de créer des ponts entre la musique savante et le mainstream.
Bricoleur et technophile, il innove souvent, sortant un album en son 5.1 (album Aero, en 2004) ou convoquant carrément les astronautes de la station MIR au milieu de son concert moscovite... Il est présent sur Internet dès 1998 (bien avant Radiohead, qu'il allume au passage dans l'interview du JDD), a été l'un des premiers à faire un disque à la fois audio et CD-Rom... Pas étonnant qu'il s'empare aujourd'hui du matériel de James Cameron pour filmer ses concerts en vue d'une sortie en salle... et en 3D.
Oui, mais si tout cela est fort impressionnant, il a du sécher les cours de musique concrète à un moment donné: avoir planché sur les techniques et les concepts les plus pointus de l'époque ne signifie pas qu'on les a digérés dans sa création. Jean Michel Jarre connaît sa musicologie sur le bout des doigts et se révèle toujours cultivé et pertinent dans les analyses qu'il donne à la presse de sa musique. Mais c'est parfois difficile de connecter ce discours intelligent et érudit avec des soupes comme Zoolook ou Téo & Téa (objection de la défense: il s'est excusé pour cet album dance).
Paradoxe III
C'est tout de même ce qu'on lui reproche le plus: Jean Michel Jarre se la jouerait grave... L'interview de Trax est truffée d'autocongratulations un peu agaçantes. Il aurait influencé successivement le disco, la house, une bonne partie de la «french touch», les mégas concerts, enfin en un mot, tout.
Extraits: «Giorgio Moroder a demandé une copie d'Oxygène et s'est barré. Deux mois plus tard on a entendu I Feel love de Donna Summer, produit par Moroder», ou plus loin: «Jeff Mills est venu me voir dans mon studio, m'a demandé des conseils (...), Ensuite, il est passé au Centre Pompidou». Et il nous apprend enfin que les projecteurs développés pour ses concerts servent aujourd'hui partout dans le monde. Oui, mais c'est le même Jarre, que tous ceux qui l'ont approché décrivent comme un mec sympa, qui affirme dans le JDD: «C'était presque par pudeur que je me suis lancé dans ces mégas concerts.» On aurait tout faux, donc...
Paradoxe IV
Et puis son côté gosse du 16e propret agace! Oui, mais même dans son allure il aura joué les précurseurs, le style bling-bling étant devenu la marque de fabrique du DJ français qui cartonne à l'étranger. Et si la coupe de cheveux du maître laisse tout le monde sceptique, un tel handicap n'a en rien empêché David Guetta de cartonner aux Grammy Awards... (preuve de l'influence de Jean Michel Jarre sur les codes capillaires des DJs).
Paradoxe V
Il donne volontiers dans le climato-scepticisme, affirmant dans Le Journal du Dimanche se sentir proche des thèses de Claude Allègre. Pas très surprenant de la part d'un des seuls artistes techno-utopistes de la scène française. Fustigeant les musiciens éco tartuffes et leur obsession récente du bilan carbone de concert, il se targue d'avoir parlé d'écologie 30 ans avant que Yann Arthus-Bertrand ne trie ses poubelles (Technikart)! Oui, mais il peut se le permettre: l'album Oxygène (1976), dont le titre est suffisamment explicite, est illustré par une image angoissante (la Terre se déchire et dévoile une tête de mort) qui témoigne de la sensibilité précoce de JMJ aux malheurs de la planète. En 1990, il en remettait une couche en intitulant son album En attendant Cousteau. Et si son bilan carbone doit être, après trente ans de mégas concerts, complètement désastreux, pensons aussi aux emplois qu'il a créés sur place! Car un concert de Jarre, c'est un village qui trouve du boulot pour un mois. Et en période de crise mondiale, ça compte, non?
Texte : Jean-Laurent Cassely
Photo: Jean Michel Jarre pendant sa tournée «Oxygène» à Riga, en 2008, REUTERS/Ints Kalnins
Source: slate.fr
13:10 Publié dans Interviews / Presse |
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01 mars 2013
Jarre ambassadeur du Salon de la Musique (Music and You) 2010
Jean Michel Jarre était l'ambassadeur du 19 au 22 novembre 2010 de la 3ème édition de "Music&You", le Salon de la Musique à La Grande Halle de la Villette à Paris.
13:21 Publié dans Interviews / Presse |
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