Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

14 février 2014

Jarre retrouve son «Oxygène» (Le Figaro, 10/12/2007)

2007,coupure presse,30 ans d'oxygène


Trente et un ans après la sortie de son mythique premier album, le musicien l’a réenregistré et donne une exceptionnelle série de concerts intimes à Paris.
"J’ai enregistré Oxygène dans l’ancienne cuisine de mon appartement. À l’époque, les albums sérieux se faisaient dans des gros studios, pas chez soi. Je m’étais toujours dit qu’un jour je réenregistrerais Oxygène de manière sérieuse », raconte Jean-Michel Jarre. Et voici qu’il l’a fait : pour célébrer les trente ans du disque qui l’a rendu célèbre dans le monde entier, Jean-Michel Jarre ressort Oxygène dans un nouvel enregistrement, plus exigeant."

"Issu de chez Schaeffer, j’avais l’habitude de mixer moi-même non les chansons et la pop music, mais la musique que j’avais réellement envie de faire, une musique électronique qui soit un pont entre la musique expérimentale et la pop music. Il fallait que je contrôle les choses du début à la fin. C’est devenu aujourd’hui une manière classique de faire de la musique mais, à l’époque, on ne mixait pas en même temps qu’on enregistrait. J’avais un matériel minimal et j’ai enregistré sur un vieux magnétophone huit pistes", se souvient le compositeur. Le nouvel Oxygène a été enregistré en CD et en DVD en une seule prise et en direct, Jean-Michel Jarre et trois acolytes rejouant dans des conditions de concert les huit pistes originales. Mais les instruments n’ont pas changé : une sorte de préhistoire de l’électronique d’aujourd’hui, avec les synthétiseurs Moog modulaires, les ARP 2500, les Mellotron, les Theremin qu’il avait conservés depuis 1976. « Ces instruments font partie de la mythologie de la musique électronique. On peut les comparer aux Stradivarius pour la musique classique, à la guitare Paul Gibson pour le rock, mais leur culte ne s’est jamais vraiment développé parce qu’ils ont cessé d’être fabriqués au début des années 1980. »

:: Une popularité planétaire ::
Avec Oxygène, vendu à douze millions d’exemplaires, Jarre avait basculé dans une popularité planétaire, ses disques étant diffusés sur toutes les antennes et ses concerts géants rassemblant toujours plus de spectateurs. On en oublia son double cursus d’origine : le monde des variétés et les chansons écrites pour Christophe, Françoise Hardy, Patrick Juvet ou Gérard Lenorman, et la pointe de l’avant-garde contemporaine au mythique GRM (Groupe de recherche musicale) de Pierre Schaeffer, inventeur de la musique concrète. «À travers ce projet, je veux rendre hommage à Pierre Schaeffer, qui a été mon maître absolu. Il n’a pas sa place aujourd’hui dans le monde de la musique et c’est honteux : toute la musique électronique mondiale vient de lui et de personne d’autre. Il a écrit le Traité des objets musicaux, livre qu’il faudrait mettre à l’école plutôt que la méthode rose et le pipeau en plastique. Il a été le premier à dire que la musique n’est pas seulement faite de notes mais de sons, et que la différence entre un bruit et un son, c’est le geste du musicien.»

Cela n’a pas empêché que la musique électronique n’ait pas toujours eu une excellente réputation : «La musique électronique, et les synthétiseurs en particulier, ont charrié énormément de contradictions et d’ambiguïtés. Le premier album qui a popularisé le synthétiseur c’est Switched-on Bach, de Walter Carlos, qui a surtout marché dans les pays anglo-saxons et qui accrédite l’idée que le synthétiseur est un faux instrument qui sert à imiter des instruments acoustiques. Or, c’est précisément un instrument fait pour inventer ce qui n’existe pas : le son de la lune ou le son que vous avez dans la tête. Ensuite, j’ai beaucoup souffert après l’arrivée du DX7 : on a collé alors au synthétiseur l’idée qu’en pressant un bouton on avait un violon , des cuivres et allez, pouet pouet !» Le pire est qu’en 1983, quand Yamaha sort le DX7, premier synthétiseur numérique qui couvre tous les besoins, de l’initiation au travail de scène professionnel, on trouve des presets qui permettent de jouer avec le son de Jean-Michel Jarre.

Le compositeur a voulu restituer le son d’origine avec une série de dix concerts à partir de mercredi au Théâtre Marigny, un lieu intime pour cet habitué des grands shows en extérieur. En janvier, le CD de son nouvel Oxygène sera encarté dans le Mail on Sunday, après de spectaculaires opérations comparables de Prince et de Coldplay. Un total de 2,7 millions d’exemplaires. Le retour aux grands nombres.

00:00 Publié dans Interviews / Presse | | Tags : coupure presse, 2007, 30 ans d'oxygène |  Facebook | | |