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28 octobre 2012

Interview au Journal du Dimanche (17/03/2010)

Interview de Jean Michel Jarre par Eric Mandel, à Stuttgart - Le Journal du Dimanche - mercredi 17 mars 2010



1) Le JDD: On vous a souvent traité de "mégalo" en raison de la démesure de vos spectacles…
Cette démarche a pu être mal comprise. C’est tout le contraire de la mégalomanie. Selon moi, il est beaucoup plus prétentieux de rentrer seul dans une salle pour attirer l’attention sur soi pendant deux heures, simplement avec sa guitare, plutôt que d’être un élément dans une histoire plus grande que la votre. C’était presque par pudeur que je me suis lancé dans ces mégas concerts.

2) Le JDD: Et quels concerts de rock ou de pop vous ont séduit ces derniers temps?
J’ai été très déçu par le concert de U2 au Stade De France l’année dernière. J’ai adoré l’époque Zoo TV, quand ils développaient une véritable créativité, quand les images avaient du sens et de la pertinence pour dire des choses sur notre époque. Là, ils se sont laissé déborder par le business et le marketing. Cette grande scène en forme d’araignée géante, c’était un grand mammouth qui a accouché d’une souris. Toute cette mise en scène était clairement destinée à faire rentrer le plus grand nombre de spectateurs au SDF. Sinon j’ai adoré ACDC, qui avec un truc très classique étaient cohérents. Ce qui est difficile c’est d’arriver d’être en osmose avec ce que l’on joue et ce que l’on projette, et c’est très compliqué.

3) Le JDD: Vous cherchez à délivrer un message à travers vos concerts?
Un des thèmes sous-jacents de la scénographie consiste à restaurer l’idée de la science-fiction dans sa dimension poétique. On a perdu cette vision positive de l’avenir. Elle est devenue anxiogène et se résume au fait de bien trier nos poubelles. L’anxiété est devenue un business, comme l’écologie. Je me suis préoccupé de cet enjeu dès 1976, avec mon album Oxygène et sa pochette montrant un squelette humain à l’intérieur de la planète. Un époque où l’écologie ne faisait pas encore vendre, à la différence d’aujourd’hui. Sur la question du réchauffement climatique, je suis assez proche de Claude Allègre. Dans l’histoire de l’humanité, les réchauffements sont cycliques. Le temps de mémoire d’un homme, c’est sa vie. Mais sur 1000 ans, il existe des cycles de refroidissement, de réchauffement. Au Moyen Age, le Groenland était recouvert d’oliviers. On est incapables de prévoir un tremblement de terre à deux mois d’intervalles, comment peut-on se permettre d’avoir l’arrogance de penser avoir un contrôle sur le réchauffement de la planète. On se focalise sur le réchauffement climatique quand les enjeux de la démographie galopante ou de l’eau potable sont relégués au second plan. Il faudrait mieux écouter les astrophysiciens que les "marketteux" de l’écologie…


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Photo de Christine Ferreira

16:24 Publié dans Interviews / Presse, Interviews vidéos | |  Facebook | | |